Un message sur amazon.fr affirme que l'Avatar de Cameron doit beaucoup à ce film méconnu. Cameron qui prétend porter cette histoire depuis ses 14 ans. Et bien à la vision de ce At play in the fields of the lord je constate qu'effectivement Avatar peut passer pour une adaptation disney numérique de ce film entièrement tourné en Amazonie.
Jean-claude Carrière, que je considère comme le plus talentueux scénariste français vivant, accompagne le réalisateur Hector Babenco. L'entreprise semble aussi audacieuse qu'un
Fitzcaraldo. Tom Berenger avec ses faux airs de Paul Newman dans Hombre, Aidan Quinn rappelant le jeu de Montgomery Clift, Daryl Hannah dévoilant sa plastique, Kathy Bates toujours aussi terrifiante que répugnante, Tom Waits dans un petit rôle qui lui va comme un gant, sans oublier John Lighgow en prédicateur illuminé qui n'est pas sans rappeler son rôle récent dans Dexter.
L'histoire, comme dans
la forêt d'émeraude de Boorman ou
La vallée de Schroeder montre une nouvelle fois l'impossibilité, l'utopie de vouloir faire cohabiter le monde moderne du sauvage avec celui ancestral de l'homme originel. Que ça passe par la religion ou par l'argent le résultat est destructeur. Ceux qui pourront découvrir ce bijou de près de 3 heures doivent maitriser l'anglais pour les sous-titres. Encore une aberration du marché du DVD...
En revoyant Avatar je me dis que c'est un prolongement désespéré de ces films annonciateurs d'une mondialisation dévastatrice. Dans Avatar il n'y a plus de lutte pour le réel. Le héros renonce à son identité par dégout de lui-même et de ses semblables pour ce pandora virtuel. L'état du monde, notre monde en déliquescence qui produit de plus en plus de virtuel pour échapper à une condition devenant de plus en plus détestable. Pas forcément de façon permanente et criante mais comme une arête coincée dans la gorge, une digestion difficile, un gout amer d'une espèce cultivant la haine d'elle-même jusqu'à son extinction.
La liberté dépression vaincra.