Bonjour,
réponse de normand : ça dépend...
Etage d'entrée : il a souvent un fort gain, obtenu par une résistance de charge de forte valeur, ce qui lui procure une impédance de sortie élevée, parfois une bande passante écourtée vers le haut, une grande sensibilité aux bruits et à la microphonie.
Un tube aux caractéristiques bien choisie va améliorer dans le bon sens :
- résistance interne plus constante et plus faible, donc courbes Ip/Up bien parallèles, et bien droites avec un cut-off net.
- structure rigidifiée par colonnes supports, et suspendue sur mica-ressorts
- faible bruit
Toutefois, il est clair que si l'étage d'entrée est un SRPP, donc impédance de sortie faible, il ne souffre pas des mêmes limitations, et ne profite donc pas des améliorations citées.
La **sensibilité** de l'étage d'entrée au changement de tube est donc très variable.
Etage driver : ça dépend de ce qu'il doit driver !
Attaquer la grille d'une pentode très sensible, genre EL84, avec 30V crête et sans courant grille, ce n'est pas méchant.
Attaquer la grille d'une triode d'émission, en classe A2, donc avec courant de grille lorsque l'excursion devient positive, et avec une amplitude de 300V crête, c'est pas pareil...
Parfois le driver est aussi déphaseur, et ses sorties sont sur les anodes, donc à haute impédance. En revanche, un driver fait avec un étage cathode-follower, sort à basse impédance.
Les aptitudes à fournir le courant nécessaires sont dans ces deux cas forts différentes.
L'impédance interne et les capacités en courant du tube driver sont - pour certains circuits - déterminantes. J'ai vu des déphaseurs de Schmitt construits avec une double-triode ECC83 (ce qui n'est pas un excellent choix...) et qui se comportaient nettement mieux avec une 5751, dont le gain est réduit (70 au lieu de 100) la résistance interne plus basse (50k au lieu de 62k), et la microphonie réduite.
Ce qui est clair, c'est que le bruit et les effets microphoniques de l'étage driver sont moins critiques, car les défauts ne seront que très peu amplifiés par les étages suivants.
Au contraire, les défauts de l'étage d'entrée sont amplifiés par le gain de l'ampli complet.
Conclusion : je ne crois pas qu'on puisse donner une règle générale, ça dépend trop de la typologie du circuit.
On peut affirmer que les tubes renforcés, avec structure rigide, suspendue, à faible bruit, cathode à forte émission, apportent très souvent une amélioration nette.
On peut aussi constater qu'il est souvent bénéfique de panacher les tubes. Sur un circuit utilisant plusieurs tubes 6SN7, les résultats les plus harmonieux ne sont presque jamais atteints avec la même référence de tube à tous les étages :
- tube faible bruit, faible microphonie en entrée, peu importe sa linéarité
- tube très linéaire en étage déphaseur de Schmitt, pas trop bruyant quand même...
- tube à pente la plus constante possible en cathode follower/driver, peu importe son bruit
Seuls des essais fastidieux peuvent aider à déterminer le bon panachage. Pour rester sur des 6SN7, je partirais à priori sur :
- 5692 CBS en entrée (en vérifiant que tension et Pmax ne sont pas dépassés) ou Brimar
- 6SN7GT RCA, Brimar, ou Sylvania 6SN7W en deuxième étage
- VT231 KR, RCA, Sylvania en Driver
Mais après, en fonction de l'équilibre obtenu sur le système, il faudrait sans doute faire d'autres essais.
Je crois qu'il faut **vivre** plusieurs mois avec le même système pour prétendre trouver une association harmonieuse de tubes. Je ne crois pas qu'il y ait de recette miracle.
Cordialement
Francis