Des nouvelles à lire en ligne.

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Le-Saint
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Des nouvelles à lire en ligne.

Messagepar Le-Saint » 29 Oct 2013, 18:20

Bangeourre,
Un concours de nouvelles organisé par les magasins Carrouf, où vous pourrez déjà lire une trentaine de nouvelles toutes plus savoureuses les uns que les autres. En cherchant un peu, vous trouverez l'oeuvre d'un éminent pilier de ce forum qui y a déposé la sienne comme un clébard dépose sa crotte.

http://www.jedeviensecrivain.com/les-nouvelles/

Et votez pour lui, tiens.
D'abord, le poète compose des vers, ensuite les vers le décomposent.

http://aspirant-auteur.over-blog.com/

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Re: Des nouvelles à lire en ligne.

Messagepar Ghost » 01 Déc 2013, 11:55

J'voudrais bien loulou mais je ne te trouve pas dans la liste et quand je clique sur 'plus de nouvelles', ben... rien.

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Re: Des nouvelles à lire en ligne.

Messagepar Le-Saint » 03 Déc 2013, 17:28

Les dix finalistes ont été désignés (j'en suis pas). Ca râle sévère sur la page facebook du concours. Les perdants l'ont mauvaise car certains finalistes ont été pris en flagrant délit de "tricherie", appelant leurs contacts à multiplier les votes pour eux en utilisant plusieurs comptes mails. C'était évident, de par le principe du concours, que ça allait se passer comme ça... et comme on n'a aucun chiffre du nombre de votes, on ne saura jamais si ces appels aux dons auront été déterminants.

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Re: Des nouvelles à lire en ligne.

Messagepar Le-Saint » 03 Déc 2013, 17:29

– J’en ai vu des trucs dégueulasses, grimaça Vernueil, mais jamais rien d’aussi répugnant que ce que tu t’apprêtes à faire.

Louis Van Claer avait l’habitude qu’on se moque de ses marottes. Sans prêter attention aux sarcasmes de son patron, il inspira profondément et se vida en trois étapes les fosses nasales dans le mouchoir de fin batiste, brodé à la main d’un L, dont il ne se séparait jamais, fourré dans la poche arrière d’un de ses authentiques blue-jean. Carl Vernueil feignit l’air indigné et snob de ces cocottes bourgeoises qui se pavanaient dans le Paris historique, l’été venu.

– Vraiment immonde. Tu ne peux pas utiliser un extracteur de morve comme le font les gens civilisés ?

Van Claer plia son mouchoir en tissu en quatre et l’empocha. Cette relique, chinée à Singapour, était le seul de sa collection qui fût brodé de l’initiale de son prénom, heureux hasard. Il en avait tout un tiroir de rechange, ce qui lui permettait de concilier la monomanie dont il était atteint et les règles élémentaires d’hygiène. Sa passion pour tout ce qui se rapportait au début du XXIe siècle était connue de tous les employés de l’institut d’Eugénisme de Paris. Son immense appartement à Toulouse était d’ailleurs à peine habitable. Il s’agissait plus d’un musée dédié à cette lointaine époque, dont il avait d’ailleurs acquis à prix d’or certaines des pièces, exposées sous des cloches de verre, telle la première édition du chef d’œuvre de Marc Lévy, « Un jour, tu verras… », cet auteur à la plume trempée dans le vitriol et dont les romans épiques avaient traversé deux siècles de médiocrité littéraire avant de révéler en cette année 2192 la pertinence de leur analyse sociétale.

On pouvait en outre trouver, chez Van Claer, un briquet Zippo, un des premiers téléphones portables à avoir été fabriqué – et qui n’avait de portable que le nom – , un juke-box garni de 45 tours de groupes musicaux tombés dans l’oubli depuis longtemps, un revolver Luger de la seconde guerre mondiale et quantité d’autres objets du quotidien de l’homme du XXe siècle. Même le matelas de sa chambre, sur lequel il n’avait pas dormi depuis des semaines, était un de ces instruments de torture garni de ressorts sur lequel on couchait autour de l’an 2000. Van Claer lui même, avec ses jeans délavés, ses chemises à boutons de nacre, ses lunettes d’écaille et ses cheveux longs poivre et sel rassemblés par un catogan, était un anachronisme sur pattes qui ne passait pas inaperçu. En quarante ans d’existence, il ne se souvenait pas avoir croisé plus de dix personnes avec des lunettes de vue.

Le serveur apporta les vaporettes que les deux amis avaient commandé : Knockando 20 ans d’âge pour Vernueil, vieux Cognac pour Van Claer. Vernueil, depuis toujours soucieux de son apparence, ne paraissait pas ses soixante-deux ans. Après être passé entre les mains des ingénieurs cosmétiques de « Jouvence Eng », il avait perdu vingt ans en trois jours. Rides effacées, visage remodelé, toison capillaire luxuriante. Un homme neuf, briqué par la fée nanotechnologie. Il pouvait se le permettre. Van Claere ne reconnaissait plus l’homme qui l’avait embauché trois ans plus tôt qu’à ses yeux pétillants de malice et à la fossette au menton qu’il emporterait jusque dans le composteur de la maison funéraire.

– Bon, qu’est-ce que tu avais de si important à me dire, Carl ? dit Van Claer à son patron et néanmoins ami.

Vernueil fronça les sourcils, gêné. Cet homme capable de discourir devant des amphithéâtres bourrés d’étudiants buvant ses paroles, cet homme qui dans le cadre de ses fonctions était amené à s’entretenir avec de puissants hommes d’état, se révélait parfois étonnamment mal à l’aise et emprunté dans le privé. Il tendit la vaporette de Cognac à Van Claer sans le regarder.

– Tire d’abord là dessus.

Docile, Van Claer s’exécuta. Aussitôt, les contours du visage de son interlocuteur s’estompèrent, son humeur se modifia de manière draconienne et il lui sembla soudain devenir l’axe autour duquel le monde tout entier tournait, gigantesque disque vinyle aux sillons glacés. L’effet inébriant de ce qu’il avait inhalé se dissiperait après une dizaine de minutes, douze tout au plus. La loi n’autorisait pas davantage.

– Tu vas bientôt être au chômage, mon vieux, fit Vernueil d’une voix sombre, toujours incapable de s’adresser à autre chose qu’à la pointe de ses chaussures.

– Quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire ?

– Je veux dire qu’ils veulent arrêter le projet Victoire, lâcha le scientifique.

Un sourire illumina le visage gris de Van Claer.

– Enfin ! Depuis le temps que je te harcèle. C’était plus tolérable cette situation inhumaine. Elle va enfin pouvoir vivre comme une gamine normale.

– Ce n’est pas une gamine normale et tu le sais. Et tu fais fausse route ; ils n’ont pas l’intention de te la laisser.

– A qui alors ? A Dorothée ? Vic l’aime bien, mais elle ne fera confiance à personne d’autre qu’à moi. Elle ne voudrait pas vivre avec quelqu’un d’autre.

– Je sais. Pour elle, tu es ce qui ressemble le plus à un père. C’est pourquoi j’ai tenu à te prévenir moi-même. (Vernueil déglutit) Je risque d’être accusé de haute trahison si quelqu’un apprend que je t’ai livré cette information.

– Mais bon sang, quelle information ? De quoi est-ce qu’on parle ?

– Les pontes du parti ont jugé qu’elle était trop dangereuse. Ils vont la supprimer, Louis. Comme on efface un fichier d’un battement de cil.

Ces mots eurent pour effet de dessoûler sur le champ Van Claer. Son estomac lui remonta à la gorge, menaçant de se retourner comme une chaussette. Il n’avait jamais pu digérer les mauvaises nouvelles, et celle-ci était cataclysmique.

– Ils ne peuvent pas commettre un meurtre, enragea Van Claer, tout à fait sobre maintenant.

– C’est une question de sécurité nationale. Nécessité fait loi. Pour l’état civil, Victoire n’existe même pas. On ne peut pas tuer quelqu’un qui n’existe pas…

Le poing de Van Claer s’abattit sur la table et Vernueil sursauta sur son tabouret. Plusieurs clients du bar leur adressèrent des regards improbateurs. C’était la première fois, depuis que Vernueil connaissait le pédopsychiatre, qu’il le voyait se départir de son flegme.

– Du calme, Louis. On nous observe et on nous écoute. J’aurais mieux fait de te donner rendez-vous dans un endroit moins fréquenté.

– Je m’en contrefous. Dis-moi, Carl, comment fait-on pour assassiner une fillette de quatre ans ?

Vernueil tira une dernière bouffée de Knockando et fit signe au garçon de lui resservir la même chose.

– Ils vont mettre quelque chose dans sa nourriture. Ce sera instantané et elle ne souffrira pas.

– Et c’est moi qui suis censé lui apporter son dernier repas ? Je suis censé prendre part à un infanticide ?

– Quelqu’un d’autre s’en chargera. Dorothée par exemple. Je n’avais pas l’intention de la mettre au courant. Elle ne connaît pas la petite depuis aussi longtemps que toi. Je suis navré mon ami. Absolument navré.

– Tu devrais plutôt être révolté. Toi, Carl, qu’est-ce que tu pense de ça ?

Vernueil se tortilla à nouveau comme s’il eut été assis sur une fourmilière. C’était un brillant généticien – le plus brillant de sa génération, admettaient ses collègues –, et le prix Nobel qui lui avait été décerné à seulement vingt-huit ans était là pour en attester, cependant, au profond regret du scientifique, il n’avait jamais été doué pour les relations humaines, lesquels représentaient pour lui un écheveau plus indémêlable que deux brins torsadés d’ADN. C’était pur miracle que le docteur Vernueil comptât plus de trois amis véritables, parmi lesquels figurait Louis Van Claer.

– Je pense que toi comme moi savons qu’elle est dangereuse, dit Vernueil. Cela dit, je suis heureux de ne pas être un de ceux qui ont dû prendre cette décision.

Van Claer déporta sa colère à travers la vaste baie circulaire qui offrait une vue époustouflante sur la mégapole parisienne s’étendant jusqu’à l’horizon, tel un océan démonté de béton, d’acier et d’alliages polymères. L’atmosphère, aussi pure, saine et translucide que celle qu’avait connu les hommes du paléolithique, n’opposait aucune résistance au regard.

– Quand vont-ils le faire ?

– Dès que le président Klaüs aura donné son feu vert. Demain, probablement. Écoute Louis, Ça fait des semaines que tu n’es pas rentré chez toi, tu devrais en profiter.

– J’ai aucune envie de rentrer chez moi. J’ai plutôt envie de gober une pastille-suicide.

– Déconne pas Louis, murmura Vernueil qui n’ignorait rien de la sensibilité exacerbée du psychiatre. Je sais combien tu t’es attaché à elle mais ce n’est pas ta fille.

– Non, c’est vrai. C’est la tienne.

Vernueil blêmit sous son bronzage artificiel. L’espace d’un instant, le vernis s’écailla et le sexagénaire qu’il était refit surface.

– Comment… comment tu sais ça ? balbutia t-il.

– Elle a tes yeux et ta fossette. Et quand elle est étonnée, elle a exactement l’air que tu as en ce ce moment. Ça fait quelques mois que j’ai compris. Pourquoi as-tu fait ça, Carl ? Ça ne te suffisait pas, trois mômes ?

– J’étais… j’avais vapoté. Sur le moment, ça m’avait paru être une idée noble. Je me souviens m’être dit que la science exige de ses héros des sacrifices. Mon sperme valait bien celui d’un donneur anonyme. Je n’étais pas dans mon état normal. Personne ne doit savoir ça. Ça pourrait me valoir des ennuis avec la commission d’éthique.

Van Claer bondit sur ses pieds au moment où le garçon apportait la seconde vaporette à son patron, l’éminent professeur Carl Vernueil. Ce vieux salaud s’inquiétait plus pour lui que pour ce qui allait arriver à Victoire. Il avait envie de l’attraper par le col de sa tunique et de le secouer jusqu’à lui remettre les idées en place.

– Le monde a perdu la boule, mon vieux, grinça Van Claer. On a condamné et exécuté des innocents depuis la nuit des temps, mais c’est la première fois qu’on laisse une boîte de conserve décider de la sentence.

Il transféra le montant de sa consommation au serveur et fila sans saluer son patron. Alors qu’il dévalait à vitesse supersonique les 192 étages de la tour Annie Cordy (baptisée ainsi en hommage à une des plus illustres artistes populaires françaises de la fin du XXe siècle), laissant un Vernueil dubitatif se demander ce que pouvait bien être une « boîte de conserve », Louis Van Claer retournait ce problème insoluble dans tous les sens. Que pouvait-il faire, lui, simple pion sur l’échiquier du projet Victoire, contre l’implacable machine gouvernementale mise en branle ? Que pouvait un homme seul contre une superpuissance sûre de son fait ? S’il voulait pouvoir continuer à se regarder dans un miroir holo, il allait devoir prendre des risques. Des risques physiques.

Dans une société ultra-sécurisée, où l’on était parvenu à éradiquer 95% des maladies qui ravageaient jadis l’humanité, et dans laquelle presque plus personne ne mourait de maladie ou de mort violente, une telle perspective avait de quoi méduser d’effroi le plus téméraire des individus.



Après avoir passé cinq différentes mesures de sécurité, Van Claer dût s’acquitter d’une dernière vérification avant de pénétrer dans ce que la plupart des membres de l’institut appelaient « la crèche » et que Van Claer, depuis trois ans qu’il veillait sur Victoire, avait fini par considérer n’être rien de plus qu’un cage dorée. Avait-on déjà vu, même dans les geôles des sociétés les plus cruelles, une prisonnière de seulement quatre ans ?

– Louis Van Claer, pédopsychiatre. Autorisation 712.

Le portail automatique s’ouvrit silencieusement sur une pièce de vie où régnait un joyeux désordre. La tornade Victoire était passée par là. La crèche avait été édifiée spécialement pour abriter la fillette. Leur existence n’était connue que d’une vingtaine de personnes et d’un cerveau électronique. Il s’agissait sans doute d’un des secrets les mieux gardés depuis l’aube de l’humanité.

Van Claer s’efforçait de paraître naturel. Il savait que, par l’intermédiaire de la centaine de caméras et de micros qui truffaient les 200 m² de la crèche jusque dans les toilettes et la salle de bain, ces foutus corbeaux des services secrets espionnaient probablement ses moindres faits et gestes, à l’affût du moindre dérapage verbal. Van Claer n’était pas censé savoir qu’ils étaient là, ni que le dîner qu’il apportait comme tous les soirs sur un chariot était à la fois le dernier repas du condamné et l’instrument de son exécution.

En l’entendant arriver, Victoire jaillit de la salle de jeu et trottina gaiement jusqu’à lui. La petite fille de quatre ans, vêtue d’une salopette furieusement désuète, qu’aucun mouvement de mode n’avait remis au goût depuis deux siècles, se rua sur lui et s’agrippa à ses jambes.

– Louis ! Louis ! T’étais où ? Je m’ennuyais de toi ! clama la fillette.

Dorothée, l’assistante maternelle fraîchement diplômée qui s’occupait de Victoire lorsque Van Claer était absent, sortit à la suite de la fillette en bougonnant. Cette jeune femme dodue dont le teint s’empourprait sous l’effet de la contrariété, inspirait immédiatement la sympathie.

– Ne compte pas que je range à ta place tous les jouets que tu as déballé, Victoire… Bonjour Louis. Je vous souhaite bon courage. Je ne sais plus par quel bout prendre cette enfant. Si vous voyez quelque chose qui n’est pas en désordre ici, c’est que ça lui a échappé.

– Vous savez bien que la nature n’aime pas l’ordre, Dorothée, dit Van Claer.

Les deux adultes croisèrent les coudes. On ne se serait plus la main, et on évitait les contacts charnels autant que faire se pouvait, depuis la pandémie de 2094 qui avait manqué rayer l’espèce humaine du règne animal et avait restitué deux continents à la nature. Van Claer oubliait toutefois bien souvent cette règle de bienséance. Il souleva la petite, légère comme un courant d’air, et plaqua un tendre baiser sur sa joue de poupée brune. Victoire rougit de plaisir et lui rendit son baiser, humide celui-là. Un large sourire s’étala sur sa bouille rondelette, dévoilant des dents de lait minuscules. Personne au monde, pensa Van Claer, pas même un dictateur, pas même le boucher de masses qu’elle avait occis sans le savoir, n’aurait pu résister à pareil sourire. Lui qui n’avait ni femme, ni enfant, fondait littéralement devant ces yeux étincelants et ces mignonnes quenottes.

– Est-ce que Dorothée dit vrai ? Tu n’as pas été sage aujourd’hui ?

– Dorothée est une adulte, et les adultes ont toujours raison, hein ? gloussa la fillette avec malice.

En des circonstance moins tragiques, le pédopsychiatre n’aurait pu contenir un rire franc, mais il lui était impossible d’en simuler un, même pour tenter de donner le change. Il espérait que son attitude ne laissait rien paraître et que ces sales corbeaux rivés aux écrans du local de surveillance ne soupçonnaient rien.

L’intelligence dont faisait preuve la fillette l’effrayait parfois. La batterie de tests qu’elle avait subi avaient révélé un quotient intellectuel de 160, ce qui n’était guère étonnant une fois qu’on savait quel était l’homme qui avait donné de sa personne pour la concevoir. Vernueil devait être avec les types en noir, en ce moment même, attendant le dénouement de cette tragédie. Quelles pensées s’agitaient dans cette tête bien pleine, si gorgée de connaissances qu’il ne semblait plus y avoir de place pour le fruit illégitime de ses entrailles ? C’eut été un monstre de n’éprouver aucun sentiment paternel en pareil instant.

L’assistante maternelle leur souhaita à tous les deux une bonne soirée. Contrairement à Van Claer, Dorothée s’efforçait de respecter les recommandations et de ne nouer aucun lien affectif avec la petite fille. C’était avant tout une professionnelle. Elle aussi allait se retrouver au chômage, même si elle l’ignorait encore…

Bientôt, Van Claer et sa protégée furent attablés devant deux assiettes de bœuf et de petits pois. La grosse portion était destinée à Van Claer, la plus petite était celle de Victoire. Bien sûr, il ne s’agissait pas vraiment de bœuf mais de viande synthétique. De la viande in-vitro. Plus personne dans les pays riches ne se nourrissait de matière carnée, depuis qu’on avait pris conscience du gaspillage de ressources, du désastre écologique et du non-sens alimentaire que l’élevage de bétail signifiait. On pouvait désormais produire en laboratoire n’importe quel mets succulent que seules les meilleures toques de cuisine auraient pu concocter autrefois.

– Beurk, des petits pois, grimaça Victoire. Dégueu !

– Dis donc, jeune fille… où as tu entendu ce mot là ?

– Dans un holo bien sûr, Toi et Dorothée, vous disez jamais de gros mots.

Van Claer s’obligea à arrêter de fixer l’assiette de la fillette. Il avait entendu dire que certains nano-poisons de dernière génération, développés par les américains, pouvaient tuer un être humain en moins de sept battements de cœur. Il n’y avait aucune raison pour que les services secrets européens se fussent laissés damner le pion sur ce terrain. Ces salopards avaient-ils pensé à la possibilité qu’il échange leurs assiettes ou qu’il goûte à celle de Victoire ? Ils se fichaient certainement qu’un obscur psychiatre figure une victime collatérale dans l’affaire qui les occupait. L’essentiel était qu’elle meure promptement.

Victoire piqua sa fourchette dans un morceau de bœuf artificiel. Elle mettait en général une bonne heure à finir ce plat, avalant petit pois par petit pois. Il l’arrêta avant qu’elle ne porte à sa bouche le morceau de simili-viande.

– Ma chérie, viens me voir, je dois te parler.

L’enfant se leva de sa chaise et vint s’asseoir sur son genou. Van Claer joua un instant avec les boucles brunes et passa une mèche de cheveux derrière l’oreille de l’enfant. Puis il se pencha doucement vers le creux de son oreille. Il savait que c’était inutile ; les micros cachés dans la pièce pouvaient capter et amplifier les flatulences d’un diptère atteint de météorisme. Si Victoire pouvait entendre ce qu’il allait lui murmurer, ils le pourraient aussi.

– Victoire, tu te souviens du méchant monsieur que tu as vu en holo qui coupait les mains des gens de son peuple et qui les faisait brûler sur des bûchers ?

Il n’avait pas achevé sa phrase que trois hommes en noir giclaient déjà du local de surveillance, armes létales à la main, bousculant un Carl Vernueil abasourdi et dont le génial cerveau n’avait pas encore saisi ce qui était en train de se passer.

– Oui je m’en souviens, dit la fillette, que cet homme au regard fou avait terrorisé et hanté les rêves pendant de longs mois.

Les corbeaux franchissaient le premier sas. Une rage froide les propulsait.

– Tu as souhaité qu’il meure, n’est-ce pas ? Parce qu’il était tellement méchant, il faisait tellement de mal, que s’il mourait, cela sauvait la vie de milliers de gens innocents.

Les corbeaux parvenaient au deuxième sas. Les larmes s’amoncelèrent dans les yeux de la petite.

– Ce n’est pas mal d’avoir pensé ça, Victoire. Il y a des gens méchants partout dans le monde. Des gens qui veulent du mal à des enfants comme toi. Ces gens-là méritent de mourir.

Les hommes en noir armaient leurs pistolets à impulsions électromagnétiques et parvenaient au dernier portail. L’adrénaline et des hormones de synthèse couraient dans leurs veines.

– Victoire, dit Van Claer. Je t’aime. Je voudrais qu’on reste heureux tous les deux mais des gens veulent nous en empêcher. Dans quelques secondes des hommes habillés en noir vont entrer et vont nous tuer, Victoire, des hommes méchants ! plus méchants encore que le monsieur du holo ! Dis-le, Victoire ! Qu’est-ce qu’ils méritent ? Ils arrivent Victoire et ils veulent nous tuer !

Le portail se déverrouilla et trois hommes se ruèrent dans la crèche, muets mais les visages grésillants de rage.

– Les voilà Victoire ! hurla Van Claer en serrant la fillette contre lui et en la forçant à regarder les étrangers venus pour les assassiner. Les méchants hommes !

La petite se mit à crier à son tour. Un cri âpre, venu du fond des viscères, le cri immémorial et universel du faible frappé d’une injustice. Les corbeaux firent encore deux pas avant de s’effondrer sur le sol en roulant, emportés dans leur élan, privés de mouvement tels des pantins dont on aurait sectionné les fils. Leurs pistolets glissèrent sur le col. La vie avait fui les hommes en noir plus que la mort ne les avait emporté.

Van Claere prit la petite main tremblante dans la sienne. Il était temps que Victoire sache que le monde ne se limitait pas à cet endroit sinistre, qu’il y avait de la beauté, de vastes espaces là-dehors. Il fallait faire vite, avant que l’alerte ne fut donnée. Il espérait que Vernueil, son ami et le père de Victoire, ne les trahirait pas. Et bien… si tel n’était pas le cas, s’il s’opposait à leur fuite, qu’il se montrait lâche et toujours aussi père indigne, lui aussi deviendrait un méchant pour Victoire.



Les gouvernements de trois grosses puissances s’étaient un jour entendus. Ils avaient convenus que, pour favoriser l’essor des transports en ionosphère et écarter tous risques d’accidents par collisions, il était devenu urgent de nettoyer les débris spatiaux, étages de lanceurs et satellites hors-service qui tournaient très haut au dessus de la tête de tout un chacun. La Chine, la Nouvelle Europe, les États-Unis d’Amérique et les États-Unis Islamiques avaient chacun lancé un « vaisseau-éboueur » spécialement conçu pour intercepter les dangereux débris et les précipiter dans le champ gravitationnel terrestre d’une pichenette ionique, où leur rentrée dans l’atmosphère occasionnait de remarquables étoiles filantes appréciées par les flâneurs et les rêveurs.

Le vaisseau européen avait fait une incroyable découverte. En orbite basse gravitait une sphère d’une trentaine de centimètres de diamètre, à la surface parfaitement lisse, mat et invisible aux radars. Après avoir été ramené sur terre dans le plus grand secret, l’objet, manifestement de facture non-humaine, s’était révélé constitué d’un matériau inconnu. Le plus puissant laser au monde, le LIST de Genève, avait été réquisitionné pour en percer la cuirasse, bien plus dure que le diamant. Ce que les scientifiques avaient trouvé à l’intérieur de l’artefact, aucun des militaires paranoïaques qui avait suspecté la sphère d’être une arme ne l’avait conjecturé : trois cent capsules contenant chacune un ovocyte. Des ovules humains, absolument irréprochables sur le plan génétique, parfaitement conservés par le vide spatial.

Après d’intenses débats où s’affrontèrent scientifiques, militaires et politiciens, la tentation avait été trop forte d’implanter une des mystérieuses cellules dans l’utérus d’une mère porteuse et de féconder l’ovule par un spermatozoïde. « Pour voir ce que ça fera ! » avait textuellement plaisanté un général décoré des plus hautes distinctions lors d’une réunion stratégique. Le projet avait été confié à l’institut d’Eugénisme de Paris et à son directeur, l’éminent généticien Carl Vernueil, qui avait fait don de quelques gouttes de liquide séminal pour faire avancer la science.

Neuf mois plus tard naissait Victoire, enfant tout à fait saine et normale, si l’on exceptait le fait troublant qu’à un mois, elle fixait le visage de celui qui se penchait sur elle avec une intensité et une gravité qu’on eût attribué à un adulte pétri de soucis. Peu après, Carl Vernueil avait recruté le pédopsychiatre Louis Van Claer, plus à cause de l’empathie qu’il lui avait deviné qu’en raison des diplômes dont il était bardé, afin de chaperonner et faire l’éducation de Victoire, qui n’avait pas encore pris son premier repas solide.

Quand Victoire avait eu trois ans, Van Claer avait eu l’idée d’offrir un chaton à la fillette, dans le but de pallier la solitude et l’ennui dont elle se plaignait, malgré l’attention de tous les instants que lui et Dorothée lui accordaient. Hélas, la boule de poil était du genre farouche et ne se laissait approcher qu’en usant de trésors de patience. Un jour que Victoire avait voulu l’étreindre, le félin avait sorti ses griffes et d’un coup de patte avait pratiqué une profonde estafilade sur le visage de la fillette, l’ouvrant de la pointe du menton à la lèvre inférieure. L’animal avait profité de la stupeur de sa maîtresse pour s’éclipser en feulant. Lorsque Victoire avait réalisé qu’elle saignait, elle s’était mise à pleurer à chaudes larmes, comme tout enfant qui dans son inconscient croit que le sang qui lui échappe ne sera pas remplacé. Furieux, Van Claer s’était précipité à la poursuite du satané animal dans le but de lui administrer une correction éducative. Mais le chat avait déjà été puni de son mauvais comportement. Il gisait dans la buanderie, sur une serviette, inexplicablement mort. Personne n’avait conclu à quoi que ce fût de suspect dans cette mort foudroyante. On l’avait mise sur le compte de quelque faiblesse anatomique congénitale.

Cependant, quelques semaines plus tard, un autre incident avait alarmé jusque dans les hautes sphères du gouvernement. Pour la première fois, Van Claer avait montré une holofiction à Victoire, qui avait été tellement fascinée par l’histoire qu’elle s’y était totalement immergée. A cet âge, la petite fille ne distinguait pas encore la réalité de la fiction. Lorsque la méchante de l’histoire, une marâtre acariâtre qui humiliait sa fille et la rossait à coups de manche à balai, avait levé la main une fois de plus, Victoire avait gémi comme si le coup lui avait été destiné. Elle avait passé le reste du film à serrer les dents et à tressaillir chaque fois que la méchante apparaissait.

Ce n’était que le lendemain que Van Claer avait découvert qu’à l’heure approximative où Victoire regardait ce holofilm, l’actrice américaine qui incarnait la marâtre était décédée lors d’un gala de bienfaisance, à 9000 kilomètres de Paris. Les médias lui avaient appris plus tard que l’autopsie n’avait révélé aucun dysfonctionnement cardiaque, aucune trace d’accident vasculaire cérébral, aucun agent pathogène dans le corps de l’actrice. Elle s’était simplement effondré dans son rôti de veau Orloff factice au beau milieu de la conversation.

Ce phénomène n’avait pas échappé aux services secrets, qui avaient vite compris quels avantages ils pouvaient tirer de cette petite fille entretenue aux frais du contribuable. Deux corbeaux aux mines patibulaires étaient venus alors que Van Claer était sorti. S’il avait été là, il se serait opposé à leurs desseins. Ils avaient forcé à Victoire à regarder un holo ; des images de cadavres calcinés, de femmes lapidées, d’enfant égorgés, et lui avaient montré l’homme, le dictateur fou et sanguinaire, responsable de ces massacres sur l’ancienne Madagascar. Sur son île, dans le palais qu’il s’était fait édifié, le despote était mort sur le coup, fauché par un assassin qu’aucun bunker n’aurait su préserver du courroux. Aucune frappe chirurgicale n’eût été plus précise.

Mais les huiles du parti s’étaient ravisées. Un tel pouvoir entre les mains d’une fillette de quatre ans représentait un risque non-maîtrisable. C’était une abomination. Qu’adviendrait-il si un jour Victoire dirigeait sa vengeance contre les personnalités qu’on lui avait pas désigné ? Personne n’était intouchable pour cet enfant. Peut-être même était-elle capable d’attenter à la sauvegarde du président Klaüs, la première intelligence artificielle à avoir été portée à la tête d’une nation par le biais des suffrages.

Van Claer avait entendu toutes sortes de théories fumeuses quant à l’origine de la sphère qu’on avait trouvé dans l’espace et des ovocytes qu’elle emportait. La plus répandue soutenait qu’elle avait été laissée là par une civilisation extra-terrestre dans un but connu d’elle seule. D’autres, plus timorés, pensaient que l’artefact était l’œuvre de Dieu, qui voulait voir ce que sa création allait en faire. Une sorte de mise à l’épreuve de la part de ce vieux matois à la volonté retorse, qui prenait plaisir à soumettre à la tentation ses mortelles créatures avant de les punir par le fracas de catastrophes. Vernueil, lui, malgré son prix Nobel et sa réputation de cartésien, avait avoué, sous l’empire d’une vaporette, s’imaginer parfois que la sphère était le fruit défendu de l’Eden, la pomme qu’avait cueilli l’Homme et dans laquelle il avait mordu ; et que ce qui en était sorti, Victoire, était la fille du diable envoyée sur terre pour répandre la destruction.

Louis Van Claer ne s’embarrassait pas de ces questions. Il savait seulement qu’il aimait cette petite fille plus que sa propre chair et qu’il la souhaitait libre et en sécurité.

Ils le seraient, dès qu’ils embarqueraient dans la navette trans-iono, dont les réacteurs à fusion vrombissaient déjà pour se porter à leur température de fonctionnement optimal. En deux heures, ils seraient au Brésil, hors d’atteinte. Il serait impossible aux services secrets de les retrouver dans la jungle urbaine qui s’étendait là-bas. Van Claer n’ignorait pas que le Brésil, comme l’inde et comme presque toute l’Amérique du sud, s’était arrêté quelque part dans le XXIe siècle. Là-bas, on se torchait avec du papier, on se soignait avec des médicaments chimiques, aucun robot valet ne se chargeait des tâches ingrates et on mourait de quantité d’autres façons que de vieillesse, dont le meurtre n’était pas la moindre. Il y serait comme un poisson dans l’eau et espérait seulement que tous les gadgets technologiques de confort qu’il avait toujours connus ne viendraient pas à lui manquer.

L’hôtesse invita les voyageurs à entrer dans l’énorme navette en forme de cigare, coiffée d’un dôme transparent offrant une vue panoramique sur le semis des étoiles. Van Claer jeta un œil attendri sur Victoire, qui lui pétrissait la main. Tout cela était si nouveau pour elle. Si effrayant. Ils allaient vers l’inconnu, avec pas même une valise de vêtements pour commencer leur nouvelle vie. Van Claer se sentait pour sa part dans la peau d’un colon anglais parti tenter sa chance dans le nouveau-monde. Il adressa un sourire à la fillette qui n’en sembla pas rassurée.

– Ça va aller ma chérie, tu verras c’est très rigolo.

Victoire hocha la tête ; dans ses yeux brillait la peur mais également de la curiosité. Elle qui parlait sans cesse d’habitude n’avait proféré que quelques sons depuis qu’il s’étaient enfuis de l’institut.

C’est ici et maintenant que moururent les espoirs et les rêves de liberté auxquels s’était naïvement laissé aller Van Claer.

Ses sens aux aguets saisissent un mouvement sur sa droite, une agitation dans la marée humaine qui reflue lentement vers la navette arrimée sur le quai d’embarquement. Ce sont eux, les corbeaux dans leur noire et funeste livrée, qui sondent la foule de leurs regards perçants et inquisiteurs. Avant que Van Claer n’ait pu se détourner, l’un d’eux les aperçoit et tend aussitôt l’index dans leur direction, le doigt des sycophantes qui de tous temps a servi à dénoncer, à calomnier, à maudire, à accuser, à mettre au ban.

Van Claer prend la fillette à son cou et s’élance en fendant la foule des voyageurs agglutinés pressés d’embarquer. Il court, bousculant les gens, les écartant de vigoureux coups d’épaules. Certains le chahutent à leur tour, ne comprenant pas ce qui se joue. Il entend les hommes en noir qui crient « Arrêtez cet homme, c’est un terroriste ! ». Un terroriste, c’est ainsi qu’ils le présenteront dans les journaux d’information. Ils interrogeront ses proches, ils interrogeront ses collègues de l’institut, ils leur feront dire ce qu’il faut pour que les téléspectateurs arrivent d’eux-mêmes à cette conclusion. Un type aussi excentrique, qui lisait le subversif Marc Lévy et écoutait des groupes de heavy-metal, avait forcément une part d’ombre.

Il court comme si Satan en personne lui léchait les chevilles. Les corbeaux sont si près que Van Claer peut presque sentir leurs souffles ardents dans son dos. Il s’extraie enfin du grouillement et se met à courir plus vite qu’il ne l’a jamais fait, la petite fille ballottant contre sa poitrine, qui devient plus lourde à chaque enjambée. Il est pourtant en meilleure condition physique que le citoyen moyen qui ne peut pas faire cent mètres sans se laisser porter par les innombrables tapis roulants qui sillonnent les principaux axes de la capitale européenne. Mais eux, les hommes en noir, ils sont entraînés, bourrés de produits dopants et modifiés par thérapie génique.

« Stop ! » intime une voix sans inflexion derrière lui.

Mais Van Claer ne s’arrête pas, s’arrêter c’est mourir, il ne peut rien faire d’autre que courir, les poumons brûlants, les muscles saturés d’acide lactique ; et puis lui parvient un bruit soyeux, presque doux, le bruit de sa chair en train de se déchirer, et une vive douleur le transperce à la poitrine. Il s’effondre sur le macadam de la gare en pulvérisant un brouillard nébuleux de sang, roule sur lui-même en tentant dans un ultime effort d’empêcher la tête de Victoire de se fracasser sur le sol.

A terre, la petite fille le secoue, crie son nom, pleure les larmes de dix corps comme le sien, tandis que les hommes en noir les encerclent, impassibles à la douleur de ces deux êtres. Ils emmèneront d’abord Victoire dans leur repaire, avant de l’exécuter. Pas ici, pas devant tout le monde à l’ère de l’information instantanée. Ce qui vient de se passer fait sans doute déjà le tour du monde.

Alors qu’il agonise et que ses forces l’abandonnent, Van Claer trouve encore la force de glisser quelques mots à la fillette.

– Ils sont tous méchants, Victoire, ne les laisse pas te faire du mal.

Cependant, dans l’esprit de l’enfant, ces dernières paroles deviennent « les Hommes sont tous mauvais, ils méritent tous de mourir ».

Ainsi s’éteignit le genre humain, simplement soufflé telle la flamme d’une bougie par une petite fille qui n’aimait pas les petits pois.

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Re: Des nouvelles à lire en ligne.

Messagepar Ghost » 04 Déc 2013, 09:20

Le-Saint a écrit :Les dix finalistes ont été désignés (j'en suis pas). Ca râle sévère sur la page facebook du concours. Les perdants l'ont mauvaise car certains finalistes ont été pris en flagrant délit de "tricherie", appelant leurs contacts à multiplier les votes pour eux en utilisant plusieurs comptes mails. C'était évident, de par le principe du concours, que ça allait se passer comme ça... et comme on n'a aucun chiffre du nombre de votes, on ne saura jamais si ces appels aux dons auront été déterminants.


Peut-être que les lobbys juifs se cachent derrière cette mascarade.
J'enquête et te dis quoi.


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