KILL BILL Vol.2, Quentin Tarantino, Mai 2004
Après s’être débarassée de ses deux premiers adversaires, la mariée sans nom entame la deuxième partie de son voyage vengeur qui le doit la mener jusqu’au duel final contre Bill.
Après 6 mois d’attente insupportable, voici donc la suite et fin du revenge movie le plus déjanté de l’histoire du cinéma.
Autant rassurer tout de suite les esprits angoissés, contrairement à ce qu’on a pu dire ça et là, non seulement cette suite n’est pas moins bonne que son illustre ainé, mais Kill Bill vol 2. se permet même d’incorporer à la recette un peu de finesse et de subtilité.
En effet, ce que le film perd en action, il le gagne en écriture et en épaisseur de personnages. Elle, Budd ou surtout Bill constituent une véritable galerie de personnages hauts en couleur et particulièrement savoureux. David Carradine cabotine pour notre plus grand bonheur, et Daryl Hannah conjugue haine et sadisme avec un infini raffinement.
Dialogues ciselés, situations cocasses sans être jamais ridicules (même la leçon d’art martiaux auprès du maitre est un modèle de maitrise cinématographique, tout en demeurant ouvertement parodique), le cinéma de Quentin Tarantino donne ici sa pleine mesure démarrée en novembre 2003, par un cinéma visuellement époustouflant, qui n’oublie jamais une profonde tendresse pour ses personnages et qui exclut toute forme de vulgarité qu’on pourrait trouver chez un cinéaste plus lambda.
Le réalisateur n’oublie jamais ses références à Leone, et montre avec brio la différence entre hommage et pompage. Il fait preuve d’un sens du rythme rare, et donne à cette suite et fin une consistance qui manquerait même au frénétique premier épisode, telle une maturité bienvenue.
Techniquement c’est irréprochable. Montage, photo, effets, c’est millimétré jusqu’à l’obsession, preuve qu’on peut être prodigieusement doué et extrèmement rigoureux dans l’approche de son travail.
Kill Bill est clairement le chef d’œuvre attendu, et le meilleur film (et de très loin) de Quentin Tarantino, sorte d’essai transformé puissance 10 de son plaisant mais immature Pulp Fiction.
Historique.
PS: avant que des hurlements au "y'avait déjà un topic !" ne se mettent à retentir, je précise que le seul thread que j'ai trouvé sur Kill Bill est celui d'Eric, sur la vision de l'ensemble en une soirée.
Et non pas un topic dédié.
Maintenant si ça pose problème, ceci peut être fusionné avec ce qui semblera le plus à même de répondre à la définition "kill bill vol.2, le topic".