Non pas que ce film soit mauvais, loin s'en faut, mais quelques longueurs et lourdeurs scénaristiques plombent le métrage. La dénonciation de l'aube du capitalisme (violent, cynique, individualiste, sans morale si ce n'est le profit) et de la supercherie de la croyance en Dieu (religion et capitalisme qui, sous des formes différentes, participent tous deux des mêmes faiblesses humaines : appât du gain, domination des corps et des âmes...) sont surlignées à gros traits, ne laissant que peu d'autonomie au spectateur (Yannick Dahan power !
) dans la réflexion qui peut naître de ce film.
A l'inverse, quelque peu paradoxalement par rapport à ce qui précède, le traitement du personnage joué par DD Lewis est passionnant et complexe à souhait. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un rôle aussi dense. Sa fuite en avant perpétuelle (réflexion intéressant sur la vacuité du genre humain), sa haine du genre humain qui en fait n'est que la haine de lui-même, cette violence à fleur de peau qui se manifeste dans sa volonté obsessionnelle de "trouer la terre" et, nous le savons maintenant, un siècle après, de la polluer... autant de facettes (et plus encore) mises à jour par PT Anderson dans une mise en abîme passionnante.
De même, photographie et score (oppressant à souhait) sont superbes.
Bref, un film à oscars, un film très noir qu'il faut voir, au moins une fois.
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) et moi.
