Il est parfois d’heureuses rencontres au détour de projections de presse en soirée. En l’occurrence, la rencontre en question avait pour nom Christophe Gans (dans les locaux de Métropolitan pour la projection de Nothing de Vincenzo Natali pour ceux que l’info intéresserait).
On savait le cinéaste en plein ouvrage sur l’adaptation du célèbre jeu vidéo de Capcom Onimusha depuis plusieurs mois déjà (cf. news). Mais lorsque ce dernier se prend à évoquer l’état d’avancement du projet avec l’attaché de presse présent sur place, les oreilles du journaliste traînent alors inéluctablement et le sourire se fait de plus en plus béat sur le visage à mesure que les infos affluent. Sitôt le petit topo achevé, le journaliste en question, tout penaud, se hasarde alors à un timide :
« Euh, je bosse pour le site internet Ecran Large. On a le droit de rapporter ce que vous venez de dire sur votre prochain film ?
- Bien sûr ! Plusieurs de vos confrères sont déjà au courant. Ce n’est plus un secret !
- Ah bon ? Bah perso, j’étais pas au courant de tout ! Et à coup sûr, je ne suis pas le seul. »
Enfin, plus pour très longtemps…
UN TERRAIN DE JEU : LA CHINE
Petit rappel tout d’abord pour ceux qui prendraient le train en marche. Le Onimusha en question est l’une des plus célèbres franchises du monde vidéoludique comptant déjà plusieurs volets à son actif (cinq rien qu’en France sur Playstation 2 à l’heure d’aujourd’hui). Une saga rendue célèbre par son flamboyant mélange entre action et exploration à grands renforts de cinématiques parmi les plus époustouflantes qui soient et de gameplay où le joueur doit apprendre à manier avec dextérité le katana dans un Japon féodal en proie aux forces des ténèbres.
Cette petite mise au point effectuée, surtout à destination des non-gamers, place à présent aux infos de la bouche même du principal intéressé. Actuellement sur Paris, Gans peaufine durant tout l’été les derniers préparatifs avant de s’envoler ensuite pour la Chine, théâtre des opérations, dès le mois d’octobre, date à laquelle le gros ouvrage pourra alors commencer : l’élaboration des décors, costumes et autres accessoires en tous genres. Le tournage à proprement parlé pourra ensuite débuter en mars 2008 dans la région de Pékin.
UN OBJECTIF : LES J.O. DE PÉKIN 2008
Les prises de vue en elles-mêmes auront intégralement lieu en studios (comme à la bonne vieille époque de la Shaw), notamment dans les locaux qui ont déjà accueilli de par le passé certains des tournages les plus épiques tels le Hero de Zhang Yimou. Sur le plateau, l’intégralité de l’équipe sera sino-japonaise, aussi bien devant que derrière la caméra, à de rares exceptions près comme par exemple Dan Laustsen, chef op. de Gans sur Le Pacte des loups et Silent Hill. Sitôt le coup d’envoi donné, l’équipe du film aura un objectif et un seul : rallier coûte que coûte la ligne d’arrivée au plus tard début août sous peine de se voir happée par l’évènement majeur du siècle attendue par toute la Chine : les J.O. de Pékin, manifestation qui se tiendra du 8 au 24 août 2008 et que les pékinois, rappelons-le au passage, nous ont raflé sous le nez (un peu de chauvinisme n’a jamais fait de mal).
Pour finir, parlons sous, gros sous même puisque le budget s’élève à quelques 70 millions de dollars, soit le plus important entre les mains du cinéaste à ce jour (Silent Hill n’avait coûté « que » 50 millions). L’ardoise finale sera co-financée par Samuel Hadida, compagnon de route de longue date du cinéaste et seul producteur français (avec Luc Besson) aux reins suffisamment solides pour soutenir pareil projet, la Chine (le lieu du tournage), le Japon (la patrie d’origine du jeu) et enfin les États-Unis (seul pays capable de fournir l’imposante machinerie marketing à même de promouvoir le film à l’international).
En guise de conclusion, Christophe Gans annonce une « aventure et des combats épiques ». Gageons que ce passionné de longue date des productions orientales à qui l’on doit la meilleure adaptation de jeu vidéo à ce jour (Silent Hill) aura à cœur de se faire plaisir et de nous faire plaisir par la même occasion avec ce nouveau long-métrage, le quatrième de sa carrière…
Joie !
