Oui, c'est comme tu le suggères Blondin "...Se laisse amplement regarder..."
Paul a fait vraiment de la belle ouvrage lors du montage final drôlement taillé au cep d'ailleurs pour la synchro et certainement qu'il a du se fouler le talon par des contorsions multiples sur le plateau en collant son viseur au cul des poursuivants et des tires partant en vrille sur de larges portions du macadam new yorkais.
Un 'ti mot encore à propos de P.Greengrass :idea: :
On ne peut nier son ardeur au labeur qui se laisse mesurer avec celle de Martin Campbell dans son fameux Casino Royale, tant leurs capacités se rapprochent particulièrement lors de la séquence d'ouverture avec la poursuite effrénée à l'intérieur du village africain relativement assez étendu comme plateau pour Bond et l'espace franchement moins aéré et terriblement ramassé, celui de la médina marocaine (tanger) pour Jason Bourne avec ses toits imbriquées les uns dans les autres couvrant des piaules contiguës et franchement peu recommandées pour des prises de poursuite alternant sauts en longueur et sauts en hauteur.
Estocades d'hier et d'aujourd'hui :
Ces poursuites intra urbaines bien mouvementées ( traumatisantes pour l'équipe du cinéaste par ailleurs !) outre qu'elles impriment un rythme particulier au film, elles exigent tout de même un cadrage aussi sévère que peu conventionnel afin de limiter les décalages conséquents aux mouvements de la caméra ( variation de la densité des couleurs d'un plan à un autre ) et doivent nécessairement s'achever en fin de course entre les protagonistes par une dernière montée en intensité (et d'adrénaline surtout...) aussi tonique et captivante que le fut le point de départ. Bien entendu, de facto, la confrontation-aboutissement se fait inéluctable et justement le corps à corps aussi violent que désordonné que brutal devient de mise ici, mettant un point final à l'esthétique de pacotille des combats individuels tel que se plaisaient à le montrer certains réalisateurs en invitant les es maîtres en arts martiaux et sports de combats pour dresser un petit ballet chronométré au pas du " prends-ça que je t'en colle une deuxième etc...". Désormais c'est du combat de rue, celui plus vrai que nature et qui met à mal l'acteur lui-même s'il n'est doublé...Une sorte de remise en place des choses dans leur contexte si l'on veut de la bonne immersion dans le film.
En tout cas et en dépit de mes efforts, mon goût a peu changé à l'égard de l'acteur Matt Damon que je n'arrive pas encore à prendre au sérieux (on dirait le p'ti tireur au flanc d'une classe de cancres prêt à se fendre la gueule sur n'importe quoi !...
) . Question de bouille, je préfère celle de Daniel Craig même si c'est pas ça encore ça pour les personnages principaux de ces 2 opus Bond/Bourne en cette catégorie de films d’action.
Je félicite en attendant le plus irlandais des britishs,
Paul Greengrass pour cette confirmation du mérite et de talent pour un épisode final sincèrement convaincant !