[FILM] Mirrormask - Dave Mckean - 2005

Film en salle, Téléfilms, Bluray, DVD

Modérateurs : RNO, Compte Special Jeu, MatiouzTone, Les Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
helel ben sahar
Messages : 59
Inscription : 20 Déc 2005, 11:41

[FILM] Mirrormask - Dave Mckean - 2005

Messagepar helel ben sahar » 20 Déc 2005, 15:49

Image

Directed by
Dave McKean

Writing credits (WGA)
Neil Gaiman (story) &
Dave McKean (story) .


Stephanie Leonidas : Helena
Gina McKee : Joanne
Rob Brydon : Helena's Father/Prime Minister
Jason Barry :Valentine



Image

Dave McKeane est un dessinateur illustrateur de génie. Il possède une identité marquante qu’il insuffle à chacun de ses travaux. Il a travaillé aussi bien dans l’illustration (couverture de livre, pochette d’album), que dans l’univers des comics (notamment avec Neil Gaiman qui signe ici l’histoire et co-écrit le scénario). Mirrormask est le premier long métrage de McKeane et possède là aussi, toutes les caractéristiques du monsieur, une telle et parfaite transposition de deux mediums avec une réussite aussi parfaite touche au merveilleux, au grandiose.

Mirrormask est un conte, une fable qui prend comme personnage principal une jeune fille, Helena, qui, pour sauver sa mère, se retrouve dans un univers onirique aussi merveilleux qu’inquiétant et doit retrouver un artefact pour guérir à la fois sa maman et ce monde en perdition.
Dès les premières minutes, par un des plus beaux génériques que le cinéma est conçut, on reconnaît le visuel de l’auteur, dans un contexte somme toute évident, et au pouvoir efficace. Le réalisateur illustre un cirque, lieu dans lequel travail Helena et ses parents et que son père dirige. L’univers décalé du cirque correspond parfaitement avec les délires visuels du réalisateur et des thèmes ou contexte abordé par le romancier et scénariste Neil Gaiman. L’introduction expose alors les difficultés d’une jeune fille, qui ne trouve pas forcément sa place dans ce monde, dans ce métier et des conflits qui en résultent avec sa mère. Mais le réalisateur, démontre que cet univers possèdera beaucoup plus d’importance émotionnelle pour l’héroïne, et ce, en utilisant une grammaire visuelle reposant sur les couleurs.


Image


L’arrivée brusque d’un élément parfaitement réel dans ce décor féerique produit un sentiment étrange d’arrachement à un rêve sublimé. L’apparition du monde réel choque finalement, dans cette inhabitude quand on aborde les travaux du réalisateur. Il dépeint ce monde avec une absence de couleur et en employant un réalisme cru dans la réalisation, typiquement anglaise. L’immeuble dans lequel vit Helena et sa famille apparaît comme un vaste tombeau, où chacun meurt un petit peu. La jeune fille essaie d’exorciser ce mal et tapissant ses murs de ces dessins, et apaise son envie boulimique d’échapper à ces mondes (cirque et réalité).
Le réalisateur dépeint une jeune adolescente comme une rêveuse en se rebellant contre ce qui l’entoure. Mais il évite la caricature de la rebelle pure et dure, et lui donne une grande maturité. Maturité, qui aura toute son importance par la suite, qui permettra à l’auteur de développer son récit sans jamais perdre de sa logique.

L’univers onirique prend alors possession du récit. On bascule dans ce monde par la petite porte, par des sons familiers, une représentation d’un contexte connu qui n’est autre que la fenêtre sublimée des évasions d’Helena. On pénètre dans le monde visuel de l’auteur, fait de couleurs délavé, de nuances ambre dont la luminosité vacille comme le ferait une image sur un vieux projecteur. Les éléments apparaissent tous plus fous les uns que les autres, parfois en deux dimensions. Chaque plan recèle un million d’idées et de trouvailles visuels. Les concepts qui régissent en ce monde sont en parfait décalage avec le notre, et prend parfois des tournures humoristiques typiquement british.
Le film devient alors un rêve enchanteur, non dénué de dangers et créatures effrayants. Chaque plan devient un tableau animé, une représentation en mouvement des dessins de McKeane comme si ses travaux prenaient vie devant nos yeux. Nous sommes complètement désenchantés, à deux doigts de se soumettre au syndrome de Stendhal devant la magnificence des images. Il se dégage une telle poésie dans ces délires picturaux, une candeur névrosée, une innocence pervertie par l’absence d’éclat rassurant.

L’histoire suit alors le schéma de la quête mêlé à celui du parcours initiatique sans toutefois correspondre parfaitement à l’exemple type. McKeane et Gaiman se serve de figure rassurante et connue pour éviter de perdre le spectateur dans la richesse et le décalage des idées. Le résultat devient une vague transposition baroque et folle d’Alice au pays des merveilles, que la recherche de l’artefact oblige Helena à enquêter à la fois sur ce monde, et sur elle-même.
Les situations se suivent logiquement, sans outrance et deus ex machina en appliquant une rigueur particulière. Chaque nouvelle découverte dans l’enquête amène la suivante, et dans un nouveau tableau. Parfois, on se sent dans l’esprit d’un jeu vidéo, mais cette progression logique et rigide se retrouve explosée en court de route et évite ainsi de tomber dans l’évidence.

Image

Mirrormask est un chef d’œuvre. Un film qui associe le fond et la forme avec perfection et imagination. La parfaite représentation de l’univers d’un artiste qui n’a, à aucun moment, perverti son œuvre en changeant de medium. Une histoire, une fable à la fois tendre et cruelle, qui ne joue jamais la facilité et qui émeut par son infinie générosité.
Nous sommes transposé comme rarement dans cet univers féerique, littéralement envahit par la beauté des images jamais gratuites. La réalisation est parfaite, jouant sur un minimaliste précis et efficace, jamais dans la contemplation béate ou dans le délire inutile. Elle illustre parfaitement l’histoire, est au diapason d’une œuvre qui ne méritait pas moins. Les acteurs, tous plus ou moins inconnus, sont parfaits, magnifiques. La beauté innocente et fragile de l’actrice incarnant Helena, siée merveilleusement bien au personnage.

Il devient difficile de parler de ce film, du ressenti en le voyant. On est en plein dépaysement, submergé par cette histoire, finalement simple, mais magnifié par des trouvailles et des images, ces aplats de couleurs, ce jeu sur la texture, ces collages, tous les éléments qui font la particularité, l’identité de l’œuvre de McKeane. L’écriture de Gaiman retrouve les tons merveilleux de Coraline (roman pour enfant où certains thèmes abordés sont similaires, et dont la couverture était réalisée par McKeane).
Le film provoque des sentiments rares au cinéma, une telle grâce qui semblait être destinée personnellement. On a l’impression que le métrage ouvre un dialogue avec nous, comme on se perdait dans les images. Mirrormask est plus qu’un film, c’est une expérience picturale, une plongée dans un paysage onirique. Mirrormask est un rêve éveillé sur un écran, qui demande un abandon total, dans lequel on se laisse prendre par la main et diriger dans cette histoire pas complètement inédite, mais que l’on ne reconnaît pas.
Ce film devient une œuvre importante. Il ne révolutionne en rien, sinon les images, le cinéma, n’est pas novateur sur quoi que ce soit, et n’alimentera pas forcément les longues discussions cinéphiliques sur une quelconques significations. Mirrormask est un conte, une fable. Mais les sensations et sentiments éprouvés sont tels, qu’il m’est impossible de ne pas affirmer que ce film est un chef d’œuvre.


Image

Avatar de l’utilisateur
RNO
Bulldog Administrateur
Messages : 9238
Inscription : 15 Sep 2003, 13:26
Localisation : Lausanne
Contact :

Messagepar RNO » 20 Déc 2005, 16:11

Aucune date de sortie en France, Suisse ou Navarre ?
RN :mrgreen:
Managing Director EDV - Permanent Representative EDV
Le cerveau, comme le parachute, doit être ouvert pour fonctionner. -- Pierre Daninos

Avatar de l’utilisateur
BaNDiNi
Messages : 5412
Inscription : 05 Mai 2004, 12:34
Localisation : Point Dume.

Messagepar BaNDiNi » 20 Déc 2005, 16:23

Dispoen DVD Z1 (VOSTF) début janvier... Il est déjà précommandé chez Amazon.
Biomechanical Artificial Neohuman
(designed for infiltration and nocturnal instruction)

Avatar de l’utilisateur
helel ben sahar
Messages : 59
Inscription : 20 Déc 2005, 11:41

Messagepar helel ben sahar » 20 Déc 2005, 19:57

BaNDiNi a écrit :Dispoen DVD Z1 (VOSTF) début janvier... Il est déjà précommandé chez Amazon.

Ce n'était pas début février ?

Sinon, je précise tout de même que j'ai pu le voir lors du festival des Utopiales à Nantes. Il a d'ailleurs remporté le prix spécial du public.

Avatar de l’utilisateur
BaNDiNi
Messages : 5412
Inscription : 05 Mai 2004, 12:34
Localisation : Point Dume.

Messagepar BaNDiNi » 20 Déc 2005, 20:10

janvier, février... On va pas s'embrouiller.
Biomechanical Artificial Neohuman
(designed for infiltration and nocturnal instruction)

Avatar de l’utilisateur
RNO
Bulldog Administrateur
Messages : 9238
Inscription : 15 Sep 2003, 13:26
Localisation : Lausanne
Contact :

Messagepar RNO » 24 Fév 2006, 10:45

Vu, ou plutot j'ai essaye de le voir en entier.

Vous me connaissez, je ne suis pas du genre "langue de bois" et si ca ne me plait pas, je le dis.

Je me suis endormi.

C'est tellement mou que je me suis endormi.

J'essairai de voir la fin ce we, mais ce film est particulierement soporifique.

Du cote visuel, c'est beau, mais pour ma part, une oeuvre cinematographique, c'est surtout une histoire et des personnages, des evenements, une construction ou une deconstruction.

Ici, c'est beau. Mais c'est vide.
A la maniere de "Wonderful days", ce dessin anime coreen de 2003, si beau graphiquement et si vide dans la memoire. Personnages inconsistants et si peu attachants.

Ici on se retrouve dans le meme schema, car l'univers graphique est si developpe qu'il en etouffe le propos.
A l'oppose d'un Big Fish ou du Corpse Bride de Tim Burton, qui arrive si bien a trouver un equilibre parfait entre le visuel et le propos, le film de Dave McKean propose un visuel leche et un propos etouffe.

L'histoire est simple et classique, une traversee du miroir, un monde imaginaire dans lequel une quete personnelle permettra de grandir et de se liberer, mais c'est typiquement le genre dans lequel il semble toujours difficile de menager cet equilibre.

Pour moi ce film est un rate, mais s'il pouvait donner envie au cineaste de montrer qu'il est capable de mieux, il y a de forte chance que les prochains resultats soient bien plus probants.

En l'etat, je l'ai loue, et cela s'arretera la.
Dernière édition par RNO le 24 Fév 2006, 13:26, édité 1 fois.
RN :mrgreen:
Managing Director EDV - Permanent Representative EDV
Le cerveau, comme le parachute, doit être ouvert pour fonctionner. -- Pierre Daninos

Avatar de l’utilisateur
BaNDiNi
Messages : 5412
Inscription : 05 Mai 2004, 12:34
Localisation : Point Dume.

Messagepar BaNDiNi » 24 Fév 2006, 12:09

Je l'ai reçu cette semaine de la part d'AMAZON. Je devrais le regarder ce week end :P

Dave Mc Kean est dieu :)
Biomechanical Artificial Neohuman
(designed for infiltration and nocturnal instruction)

Avatar de l’utilisateur
Ghost
Captain Spoiler
Messages : 15945
Inscription : 04 Août 2003, 10:10
Localisation : Charlerwé

Messagepar Ghost » 24 Fév 2006, 12:22

J'ai commandé le Z3 sur CD-WOW, identique au Z1 mais 6 € moins cher (va comprendre :roll: ). Il devrait être mien bientôt.
"Si vous n'êtes pas vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les gens opprimés et aimer ceux qui les oppriment." – Malcolm X

Avatar de l’utilisateur
helel ben sahar
Messages : 59
Inscription : 20 Déc 2005, 11:41

Messagepar helel ben sahar » 26 Fév 2006, 04:25

Ghost a écrit :J'ai commandé le Z3 sur CD-WOW, identique au Z1 mais 6 € moins cher (va comprendre :roll: ). Il devrait être mien bientôt.

J'ai fait de même ! :D

Avatar de l’utilisateur
BaNDiNi
Messages : 5412
Inscription : 05 Mai 2004, 12:34
Localisation : Point Dume.

Messagepar BaNDiNi » 27 Fév 2006, 08:54

Grand admirateur des travaux de Dave Mckean de longue date et récent lecteur avide des livres de Neil Gaiman, je ne pouvais que pleurer de joie devant ce spectacle digne de ces deux monsieurs. Des passages hallucinants (les monkeybirds nommés Bob) se mélant à des passages hallucinés (Le Giants Orbiting)... Le seul reproche que je peux émettre concerne les acteurs, moyennement convaincants. Mais quel putain de plaisir de voir l'univers visuel de Dave Mckean s'animer de cette façon ! Les décors, les paysages, les personnages grotesques, les masques, les couleurs, les costumes...

Détail qui a son imporance : c'est la première fois que je regarde un générique de fin entièrement. L'art de la typographie sous les ongles affutés de Dave Mckean est un bonheur.

D'ailleurs, le générique de début est encore plus impressionnant... :)
Biomechanical Artificial Neohuman
(designed for infiltration and nocturnal instruction)


Revenir vers « Films »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 7 invités