Star Wars Episode III, La Revanche des Sith
GGGG
Après deux premiers épisodes visuellement parfaits mais décevants sur le reste, George Lucas a-t-il réussi la conclusion la plus attendue du cinéma ?
Autant briser le suspense, la réponse est oui, mille fois oui.
Les personnages s'étoffent, et leur jeu aussi. Comme si le richissime réalisateur avait entendu nos prières, et soigné - enfin - sa direction d'acteurs.
La dramatique atteint ici son apogée, et l'ensemble est d'une violence et d'une noirceur inédite dans un Star Wars. Quittant même son manichéisme usuel, il fait de chaque camp (Sith et Jedi) des assassins avides de pouvoir, et place Anakin dans des dilemmes impossibles à résoudre.
Jouant à fond de la carte de la fin connue, avec une patience presque sadique, Lucas déchaine les êtres et les éléments avec une inéluctabilité presque Shakespearienne.
La souffrance s'insinue progressivement dans la vie de tous les protagonistes, pour atteindre son apogée dans la dernière demi-heure, clou du film, ou le passage définitif vers le coté obscur se fait dans un maelström de douleur et de violence.
On se surprend malgré soi à souhaiter intérieurement un autre dénouement, une autre alternative, l'immersion est totale.
Accompagné par une partition parfaite (comme toujours) de John Williams, Lucas place au centre les thêmes de trahison et de perte, poussant chacun dans d'insolubles retranchements.
Visuellement, en plus d'un spectacle numérique à couper le souffle, Lucas pose progressivement les jalons qui permettent de faire le lien avec l'episode IV, des tenues jusqu'aux vaisseaux, rien n'est oublié (on lui pardonne bien volontiers quelques incohérences de raccord narratif).
Techniquement sidérant, emotionnellement poignant et bouleversant (comment ne pas s'identifier à Anakin, trahi et manipulé de toute part, qui va, qui ne peut que tout perdre ?) cet ultime chapitre de la célébrissime saga est peut être le meilleur Star Wars jamais fait, et le chef d'oeuvre enfin accouché de Lucas, qui peut tourner la page.
Merci.