Tom Waits - Bad As Me (2011)

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BaNDiNi
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Tom Waits - Bad As Me (2011)

Messagepar BaNDiNi » 17 Oct 2011, 18:30

Ouais, mec !

http://badasme.com
Voilà des codes d'acces pour écouter l'album en AVP. Il sort la semaine prochaine :
alb-1359g
pzb-tomco
zqb-39l2p
acb-o1iui
lbb-dkqsh

Image
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Re: Tom Waits - Bad As Me (2011)

Messagepar Zappy Bibicy » 17 Oct 2011, 19:32

Ah mais merci !
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Re: Tom Waits - Bad As Me (2011)

Messagepar soleilvert » 19 Oct 2011, 19:45

COMPULSIF OBSESSIONNEL!!!
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AnagraM
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Re: Tom Waits - Bad As Me (2011)

Messagepar AnagraM » 21 Oct 2011, 09:24

:devotion:

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BaNDiNi
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Re: Tom Waits - Bad As Me (2011)

Messagepar BaNDiNi » 26 Oct 2011, 14:12

http://www.telerama.fr/musiques/bad-as-me,74321.php

Le lion rugit encore pour cracher ses démons. D'une voix crépusculaire, avec l'énergie désespérée de celui qui a fini tous les tonneaux de bourbon. On ne l'aura pas vivant, prévient Tom Waits.

« All aboard ! All aboard ! »... Quand il entend Tom Waits l'inciter à monter en voiture, le passager traîne un peu les pieds. Le morceau qui fait chauffer les pistons s'appelle Chicago, première station d'un voyage qui en compte seize. Est-ce qu'on n'a pas déjà fait à peu près le même, et plus d'une fois ? Est-ce que le harangueur au porte-voix bricolé avec un arrosoir ne va pas radoter ses sempiternels tours et grimaces, peinant à faire vibrer la nouveauté de son répertoire avec sa voix pleine de cailloux ? Le seul grand album de Waits à vraiment tatouer la décennie précédente est Orphans, quand il battait le rappel en trois volumes de toutes ces chansons égarées dans une discographie pas loin de devenir un décor pour performances d'artiste. Ces derniers temps, il multipliait les pas de côté : musiques pour ballets, films, spectacles de spoken word (poésie orale), poèmes accompagnant un recueil de photos de sans-abri (Hard Grounds, de Michael O'Brien)... Un peu plus et « le meilleur parolier américain depuis Johnny Mercer » (dixit un de ses accompagnateurs, Teddy Edwards) postulait au Nobel de littérature, et on ne l'aurait plus vu cracher ses démons comme la mieux aimée des gargouilles.

Tom Waits n'a pas renoncé à cogner sur le premier bidon venu ni à faire grincer sa crécelle. Il est simplement retourné au charbon. De quoi remplir au moins un sac. Et en avant la loco à vapeur, puisque cet homme anachronique a toujours eu le goût des vieilles choses. Chicago et son riff de cuivres haletant, c'est l'odyssée des enfants d'esclaves quittant le Sud pour les promesses d'un Nord incertain. Là-bas naîtra le blues urbain dont Raised Right Men est un énième rappel, à la Howlin' Wolf. On entre dans le dur de Bad as me avec l'âcre douceur de Talking at the same time : dentelle de piano bastringue, guitare hawaïenne du précieux Marc Ribot, tempo new orleans (celui du Ballad of a thin man de Dylan), et dessus Waits en falsetto, gémissant « On a payé pour libérer tous les millionnaires / ils ont eu le fruit / et nous la couenne »... pour repartir en hoquet grasseyant sur un boogie à réveiller Elvis, Get lost, avec solo de guitare à la Scotty Moore. Ici la madeleine sent la gasoline et la Gomina, la fièvre adolescente : le sexagénaire veut rugir encore. Tout Bad as me peut d'ailleurs se lire comme un manuel de survie. Les personnages collent plus ou moins à la peau du chanteur, losers souvent pathétiques, la prostituée qui veut rentrer chez elle (Pay me), le brave camionneur un soir de réveillon trop arrosé (New Year's Eve). Les histoires sont parfois juste un moment de vie capté, un sentiment déplié comme le bout de papier trouvé au fond d'une poche.

Entre ces fragments plus ou moins heurtés d'un même tableau court un motif obsédant : le cri d'un animal trop humain qui ne veut à aucun prix se laisser encager, enchaîner, enfermer dans une pièce dont il connaît trop bien tous les rôles. Du chien tirant sur sa laisse à l'oiseau bâtissant haut son nid pour échapper au déluge (l'image revient deux fois, dépassant la simple allusion aux méfaits de l'ouragan Katrina), Tom Waits peut passer par toutes les gammes du zoo, on le savait. Mais l'énergie désespérée qu'il y met ici vaut son pesant de perles, un bonus aux futures anthologies. Quand le pot déborde à force de bouillir, cela donne Satisfied, où Waits s'amuse à racler le fond du tonneau de bourbon que les Rolling Stones croyaient avoir vidé avec Exile on Main Street, clin d'oeil au passage à « Mr Jagger and Mr Richards »... en présence de ce dernier, invité d'honneur du morceau. Pour le reste, selon le catalogue de ses chansons suggéré un jour par l'auteur, on fera son marché entre les brawlers (braillards), bawlers (beuglants) et bastards.

L'âge a aussi ses privilèges : un type arrache une larme à sa dame en lui demandant de l'embrasser comme un inconnu (Kiss me like a stranger). Pleure lui-même de tourner le dos à une autre (ou la même) pour faire face à la route où sonnent une guitare en reverb et la cloche du destin (Face the highway). Ou la supplie, avec castagnettes et mandoline, de le renvoyer à l'anonymat de la foule, puisqu'elle en a trouvé un autre (Back in the crowd). Waits a gardé le chic pour éructer comme personne et secouer la baraque à la manière d'un Valentin le Désossé version trash. Pourtant son vrai graal continue de nicher quelque part du côté des riches heures de Broadway. Il l'approchait en titubant dans sa fameuse trilogie 70s (Small Change / Foreign Affairs / Blue Valentine). Il ne s'en écartait pas tant à l'heure de se refaire un son et une santé sous influence Kurt Weill et Captain Beefheart avec le non moins fameux triptyque 80s (Swordfishtrombones / Rain Dogs / Frank's Wild Years). Aujourd'hui, dans le foutoir d'une carrière étonnante, il refuse de lâcher. Vous ne m'aurez pas vivant, chante sur divers tons la voix crépusculaire de Bad as me aux cloueurs de cercueil. « Comment c'est après qu'on meurt ? » questionne en bout de course une comptine macabre : After you die. Et d'égrener : like a tin can feeding... like a big dog breeding... like a string that's broken... et douze autres façons, peu traduisibles, qui décriraient tout aussi bien la musique de Tom Waits. On croit sentir un peu d'ironie dans son aperçu de la postérité.


| 1 CD Anti/Pias.

A noter aussi « Rain Dogs Revisited », le 22 novembre, salle Pleyel, spectacle déjà présenté aux Nuits de Fourvière et regroupant autour d'un des meilleurs albums de Tom Waits une troupe avec Arthur H, The Tiger Lillies, Stef Kamil Carlens, Camille O'Sullivan, St. Vincent...

A lire : Tom Waits, une biographie, de Barney Hoskyns, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Corinne Julve, éd. Rivages Rouge, 464 p., 23 EUR.
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Re: Tom Waits - Bad As Me (2011)

Messagepar soleilvert » 31 Oct 2011, 18:28

Bon... rien à faire. Waits je l'aime beaucoup à ses débuts, jusqu'à rain dogs où il a, pour moi, été au bout de son "personnage".
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Re: Tom Waits - Bad As Me (2011)

Messagepar BaNDiNi » 03 Nov 2011, 13:01

http://www.hebdo.ch/tom_waits_insubmers ... 9663_.html

Tom Waits, insubmersible

Le songwriter californien sort un nouvel album à son image: génial! Sublimé par des balades terreuses et déchirantes, «Bad as Me» est une pure merveille.

Sur l’une des photos qui habillent le livret de son nouvel album, Bad as Me, Tom Waits est une marionnette animée par un être supérieur. Un cliché à l’image de ce chanteur aussi divinement génial qu’incroyablement inclassable: le Californien semble mû depuis une quarantaine d’années par une force supérieure invisible, un dieu amateur de bourbon, de rock brinquebalant et de blues crasseux qui l’inspirerait au fil des albums qui n’ont aucun équivalent dans l’histoire des musiques populaires américaines.

«Je suis le détective réveillé tard le soir, je suis le sang sur le plancher, le tonnerre et le grondement, le bateau qui ne coulera pas, je ne vais pas fermer l’œil.» Sur le morceau-titre Bad as Me, Tom Waits chante ce qu’il est, un bateau ivre mais insubmersible, une créature nocturne et inquiétante, comme il le prouve plus loin sur l’oppressant Hell Broke Luce, une déflagration martiale dénonçant l’horreur et l’absurdité de la guerre.

Un titre détonnant mais guère représentatif de ce nouvel album apaisé dans l’ensemble, l’un des plus accessibles de l’Américain, une formidable porte d’entrée à son univers baroque pour ceux qui seraient jusque-là restés insensibles à son magnétisme animal et à ses mélodies, certes revêches mais ô combien précieuses dans un monde où la paresse est de mise – où brosser l’auditeur dans le sens du poil est pour certains le seul gage de réussite artistique.

Chacal enroué. Si Bad as Me est un album accessible, il n’a par contre rien de facile, qu’on se rassure. Tom Waits a toujours sa voix de chacal enroué, est toujours ce songwriter trempant sa plume dans le sable brûlant du Mojave ou les eaux stagnantes du bayou. Sur les treize nouveaux titres de ce premier enregistrement 100% inédit depuis Real Gone en 2004, plus de la moitié sont des balades qui risquent bien de squatter nos platines une bonne partie de l’hiver.

Car comment résister à des titres comme Back in the Crowd, où le Californien chante comme un crooner se réveillant avec une gueule de bois carabinée, ou Talking at the Same Time, morceau hanté par un piano de saloon et des cuivres tout droit sortis d’une marche funèbre déchirant la brume de la Nouvelle-Orléans?

Sur trois morceaux qui sont à la fois les plus lents et les plus beaux de Bad as Me – Pay Me, Last Leaf et New Year’s Eve –, Tom Waits s’avère aussi bouleversant que le Shane MacGowan de Dirty Old Town, somptueuse comptine qui a jadis fait des Pogues un groupe majeur de la scène folk.

Mais au jeu des comparaisons, soulignons, si besoin est, que si l’Américain rappelle d’autres chanteurs aux voix et aux univers ultratypés, c’est parce que, depuis ses débuts discographiques en 1973, il est une source d’inspiration majeure, un jalon incontournable, pour tous les artistes mettant du blues et du folk dans leur rock.

A commencer par Nick Cave, auquel on pense en écoutant un Raised Right Men rappelant ouvertement le Red Right Hand enregistré par les Bad Seeds en 1994 – au point que l’on se demande si l’Américain n’a pas plagié l’Australien... Mais on imagine mal Nick Cave attaquant Tom Waits sur ce terrain.

King Tom. Du côté des morceaux plus musclés, tout commence avec un Chicago sur lequel Keith Richards dégoupille quelques accords bluesy sur fond de fanfare speedée. Puis vient ce Get Lost sur lequel le chanteur semble habité par le fantôme d’Elvis. Mais en cette fin d’année 2011, il n’y a qu’un seul King, et il s’appelle Tom Waits.
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Re: Tom Waits - Bad As Me (2011)

Messagepar BaNDiNi » 03 Nov 2011, 13:09

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Re: Tom Waits - Bad As Me (2011)

Messagepar BaNDiNi » 03 Nov 2011, 13:11

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Re: Tom Waits - Bad As Me (2011)

Messagepar Zappy Bibicy » 24 Nov 2011, 16:37

Bon alors ce tribut salle Pleyel c'était bien bAndInI ?
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Re: Tom Waits - Bad As Me (2011)

Messagepar BaNDiNi » 14 Déc 2011, 19:05

Avec un peu de retard... C'était un concert qui restera dans mes souvenirs trèèès longtemps :) Avec un melting pot d'artistes à l'univers singulier et une soirée ViP surréaliste, rythmé par du Tom Waits...

Les plus : The Tiger Lillies bien sûr :mrgreen: L'exubérante alcoolo Camille O'Sullivan à la voix impressionnante (reprise tonitruante de MAKE IT RAIN)... La super sexy St Vincent, son mini-short en cuir et sa reprise de BIG BLACK MARIA... L'excellente et foutraque Erika Stucky... Arthur H et sa reprise de CLAP HANDS... Les moins : la connasse qui arrêtait pas de parler à côté de moi... Jane Birkin, bordel... Stef Kamil Carlens, bordel aussi...

Instant de gloire, je me suis retrouvé invité à picoler du champagne et à manger des petits fours à la fin du show, à parler franglais-irlando-suisse un peu bourré dans un canapé entouré avec tout le beau monde susnommé et des filles faciles pour qui je suis soudain devenu beau quand The Tiger Lillies ont expliqué que j'étais leur graphiste, "it's a genius", ouais, ouais. Camille O'Sullivan m'a proposé de bosser avec elle (et du Jack Daniel's direct à la bouteille), St Vincent me regardait doucement, Arthur H se marrait (pour le Jack Daniel's)... Je suis rentré en taxi, des étoiles dans les yeux, sans St Vincent et son mini-short en cuir.

Super souvenir :)
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Re: Tom Waits - Bad As Me (2011)

Messagepar RNO » 08 Mai 2012, 09:01

PIX !

or ....




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c'etait ca ? : http://www.20h59.com/evenement/arthur-h ... 011,348125
RN :mrgreen:
Managing Director EDV - Permanent Representative EDV
Le cerveau, comme le parachute, doit être ouvert pour fonctionner. -- Pierre Daninos

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Re: Tom Waits - Bad As Me (2011)

Messagepar BaNDiNi » 08 Mai 2012, 16:02

Ouais mais à Paris.
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