Le 4K peut effectivement apporter un gain mais pas tjrs pour les raisons qu'on croit.
Pour parler de gain, il faut déjà préciser par rapport à quoi.
Le résultat obtenu en 2K dépend de 3 facteurs :
1) la qualité de la galette
2) la qualité du projo
3) la qualité du post-traitement
En prenant le top des 3, le résultat est déjà pas si mal
Evidemment, plus ce résultat sera bon, et moins la 4K creusera l'écart.
Ensuite pour être réellement objectif sur le gain apporté par un projo 4K par rapport à un 2K, il faut impérativement partir de la
même source sinon le test est biaisé.
Donc en side by side, le pj 2K projetera la source 4K downscalée en 2K, et le pj 4K la source 4K.
En fonction de la qualité des pj 2K et 4K et du recul, la différence sera alors plus ou moins visible.
Notons que le downscaling devra être bien fait avec un excellent filtre anti repliement (FAR : filtre anti repliement) pour éviter les pb d'aliasing et de moirage.
Il ne faut pas s'attendre néanmoins à sauter au plafond en terme de différence. Si le pj 2K est très bon (excellente MTF) la différence restera légère dans le meilleurs des cas. Et si on ajoute un excellent postprocess à l'image du pj 2K, la différence sera encore plus légère...
Cela tient à deux choses :
- on exploite pleinement les capacités de la matrice 2K, ce que bien peu de BR font aujourd'hui.
- le pouvoir résolvant de l'oeil (qui baisse avec l'âge passé 40 à 45 ans, hélas...).
Cependant la 4K a tout de même un intérêt.
Vu la capacité des futures galettes 4K, après encodage lossy, la réso effective du 4K sera proche d'un 3K (perte des hautes fréquences c'est à dire des détails très fins). On a la même chose en photo par exemple entre un RAW et un jpeg.
Dans ce contexte, le "4K" a pour principal avantage d'atténuer la nature numérique de l'image (ie l'effet pixel qui est en fait une distorsion haute fréquence) qui est d'autant plus prégnante que le projo a un bon CR ANSI et une bonne MFT (l'effet de grille joue aussi sur l'acutance et donc la sensation de netteté en renforçant l'effet pixel). Avec un moteur optique de moins bonne qualité, la chute du contraste interpixel au fur et à mesure qu'on monte en fréquence spatiale et un effet de grille atténué (léger gradient de transition entre 2 pixels ) fait qu'on atténue l'effet pixel et que l'image devient plus "analogique" (certains diraient "cinéma"), mais on perd alors aussi en sensation de piqué.
Sur un très bon projo, le 4K permettra d'avoir conjointement un rendu analogique très naturel *et* une sensation de piqué.
On verra donc une différence entre une galette BR qui a en gros une réso fréquentielle qui équivaut à 1500 pixels (sur les très bons BR, ça dépends de la qualité des BR...), et une galette 4K qui aura en gros une réso fréquentielle max qui équivaut à 3000 pixels.
Maintenant, les limites techniques des moteurs optiques sont ce quelles sont et quoi qu'il arrive, il y a des pertes en projection 4K (même si la réso effective n'est que du 3K). C'est pourquoi je conseille un léger sharpen en 4K pour atténuer ces pertes (avec un PCHC, prendre un LSF très léger par exemple). Et ce d'autant plus si on n'aime pas visionner de très près : ça permet également de réhausser le contraste sur les tous petits détails afin de mieux permettre à l'oeil de les percevoir. Plus on recule et plus il faut augmenter le sharpen pour lutter contre la perte de résolution de l'oeil.