Alors quelques retours sur mes premiers visionnages effectués hier (Blade Runner, Le livre d'Eli, Underworld, Le Retour du roi VL, Star Wars V, Dark Knight, Baraka, Tron, Donnie Darko).
Rappel des conditions matérielles et d'environnement : Salle totalement noire (Batcave
), diodes des appareils masquées. Le projecteur a 10 heures de fonctionnement, gamma et RVB calibrés. Lampe Eco, Iris fermé à - 15, à environ 3m de distance, sur un écran de 2m de base. J'obtiens environ une valeur de 18,6 Fl sur une mire à 100 IRE D65, luxmètre sur l'écran tourné vers le projecteur.
Le projecteur est connecté à une Oppo 93 avec un câble HDMI Real Cable Evolution. (Dématriçage couleur fait par l'Oppo en RVB 16-235). Les câbles d'alimentation du lecteur et du projecteur sont entourés de ferrites au plus près de l'appareil. Ils sont reliés sur une barrette Belkin filtrage activée.
Il est clair que le X30 est complètement dans les choux en sortie de carton sur les RVB. L'image manque énormément de rouge, et tire vers des teintes un peu sèches, blanchâtres et terreuses.
Une fois remis à D65 avec des écarts deltaE acceptables (inférieur à 3-4), l'image délivrée est d'un tout autre niveau. L'équilibre, les dégradés et le naturel de l'image emportent tout sur son passage. L'image est superbe de réalisme (la palette de couleurs sur Baraka est splendide de dégradés). Je trouve la colorimétrie un poil plus naturelle et réaliste que mon ancien 90ES, qui n'était pas aussi bon que le HW20 en sortie de carton.
Sur le contraste, inutile d'insister en long en large et en travers, c'est un produit hors norme qui donne un relief et une profondeur hallucinante. Il faut voir la profondeur du noir du casque de Vador ressortir dans une image bien lumineuse pour comprendre l'intérêt de fournir un contraste natif élevé sans iris. L'extension de la dynamique d'image met à la rue mon 90ES dans mes conditions de visionnage. Le contraste global est nettement en faveur du X30, et je ne parle même pas de la résiduelle du noir dans les bas IRE (0-17). Le noir d'une image faiblement dynamique (très peu lumineuse : ex Blade Runner) est beaucoup plus profond que n'importe quel projecteur qui est passé depuis la réalisation de ma pièce (Mitsubishi HC 9000, Sony HW20 et VW90ES). La sortie de Flinn et Kora en dehors de la grille dans Tron propose une profondeur hallucinante qui donne la sensation d'être envahi, happé par les ténèbres de cette nuit numérique (je n'avais jamais ressenti ça sur aucune projection jusqu'alors). L'espace de l'univers est enfin noir (sans toutefois que les étoiles soient ternes, merci ici encore au contraste natif) et acceptable pour un projecteur numérique. Une nuit dans Avatar n'est pas un début de soirée d'hiver. On enlève le voile laiteux des scènes casses gueules type altercation finale entre Harvey Dent, Gordon, Batman dans Dark Knight. On ressent davantage l'intention artistique qui chercher à nous morfondre, à nous insérer dans une empathie maladive et sans échappatoire, car l'environnement totalement noir ne laisse entrevoir aucune sortie. Le noir du JVC contribue au noir de la tragédie.
Le piqué d'image est beau et le sharpness, correctement dosé, délivre justement une image réaliste sans être artificiellement chirurgicale. En jouant davantage avec la source qu'avec le projecteur, on peut sortir une image qui soit belle sans être excessivement entachée de fourmillements numériques. Le JVC est finalement plus fidèle à la source que mes Sony précédents. Il n'y a aucun bruit sur des films qui n'en ont pas sur leur master. Il ne gomme pas, mais n'exagère pas non plus une image bruitée. Il est très transparent par rapport au contenu sur le disque.
Le grain argentique ressort et ne fait pas nécessairement défaut. Lorsque la valeur de contraste est bien réglée à des valeurs 2.2 et supérieures, le blanc ne fourmille pas en excès. Le gamma descendant des JVC en sortie de boîte doit justement être précisément remis à sa juste valeur. Au final, quand les RVB sont ajustés et le D65 visé, l'image ne souffre pas de beaucoup de défauts. Le piqué est naturel et la profondeur de l'image supérieure à n'importe quel projecteur scalpel en raison d'un contraste qui donne beaucoup de relief.
Le JVC est un excellent produit qui a bien peu de compétiteurs actuellement, mais il se mérite. On peut atteindre le nirvana de la projection avec la rigueur d'une calibration totalement aux normes (Lumagen me fait signe que ça se passe chez lui) et une source bien traitée. Il faut du temps à lui consacrer, mais une fois ce chemin parcouru, on accède à une reproduction cinématographique d'un niveau jamais imaginé à ce tarif là, quelques années auparavant. Avec la puissance lumineuse qui lui sied, un environnement noir et un gamma un chouia plus élevé (2.35), on retrouve la profondeur d'une image CRT qui n'était plus possible avec un projecteur numérique de base, et secondé de part un contraste plus important de part sa forte luminosité.
Un superbe produit qui ravira tout amateur exigeant, perfectionniste et résolu à vouloir le manipuler.