Hop, je fais l'essai pour voir si ça vous plait:
prenez un acteur que vous aimez beaucoup, et décrivez-le à travers 5 de ses films. Ce ne sont pas forcément de grands films, mais des oeuvres dans lesquelles cet acteur est bon, vous a plu, ému, scotché.
Subjectivement votre, on parle de coup de coeur.
Je commence sur...
Gerard Lanvin
Le Goût des Autres, Agnès Jaoui, 2003.
Garde du corps le jour, déçu de l'amour la nuit, à qui "on ne la fait plus" mais qui parle de femmes dans son sommeil.
Aux cotés d'Agnès Jaoui, il joue à se livrer, à jouer les protecteurs. Rien n'y fait, la belle est encore plus indomptable que lui.
Aux cotés d'Alain Chabat, il joue les grands frêres: les femmes c'est dangereux.
Aux cotés de Bacri, il n'est pas là le seul moment où ce dernier se fait agresser...
Son Frank Moreno est à son image: Taciturne, rugueux, amer, aigri...
Une vraie présence qui en impose, un style minimaliste, et toujours cette espèce de fureur contenue, presqu'animale.
L'un de ses tous meilleurs rôles, où son magnétisme joue à fond.
La Belle Histoire, Claude Lelouch, 1992
Jesus, ça s'invente pas comme prénom. Autant sa prestation en "vrai" Jesus, sur sa croix, peut porter à sourire, autant son implication en fils de gitane un peu floué par la vie vaut son pesant de frissons.
Il est amoureux de Marie Sara, il va même jusqu'à se faire piétiner par des taureaux pour elle, à 7 ans. Il fait de la prison pour justifier son statut d'écorché de la vie, se durcir.
Il ne connait pas son père, et chez Lelouch, c'est Charles Gerard, ancien cycliste du tour de france, désormais revendeur de petites reines.
"Vous recherchez quoi comme genre de velo ?"
"Ah, c'est plus un genre de père que je cherche !"
Un personnage de nomade costaud, touchant quand il perd Marie-Sophie L. dans un attentat, chaleureux quand il invite toute sa famille dans son chateau, acheté avec l'argent d'un hold-hup, mais toujours viril.
Mes Meilleurs Copains, Jean-Marie Poiré, 1989
Richard Chappotteaux est maintenant entrepreneur, et ça rigole plus.
C'est souvent Jean-Pierre Darroussin qui en fait les frais, faut dire, il n'a plus 20 ans, Chappotteaux. Il a des responsabilités, une femme, Chappotteaux.
Il n'empêche, il se souvient. Parce qu'il n'est pas seul, parce Bernadette Legrandbois est revenue, entre deux tournées foireuses.
Alors il peut dire ce qu'il veut, Lanvin, mais ses meilleurs copains, ce sont également ses meilleures années: la démerde, la musique, le cul...
Epatant en père la vertu qui ne demande qu'à redéraper, Lanvin s'amuse beaucoup et nous amuse beaucoup.
Ni jeune premier, ni le ténèbreux qu'on connait aujourd'hui, une période charnière.
Les Spécialistes, Patrice Leconte, 1984.
Stephane Carella n'avait plus que quelques semaines à tirer, mais lors d'un transfert, il se retrouver dans une évasion qu'il n'a pas voulu ! Lanvin est en colère, Lanvin se fait manipuler par Giraudeau, mais Lanvin est encore jeune.
S'il n'a pas l'épaisseur actuelle, il forme un duo remarqué dans ce film très populaire des 80's.
Le Choix des armes, Alain Corneau, 1981
Un de ses premiers rôles: Sarlat, jeune inspecteur, ambitieux. Il refuse de se laisser aller comme son Galabru de supérieur. Il refuse les concessions au système, aux figures établies...
Et quand il veut résoudre les problèmes, prendre l'affaire sous son aile, il abat Catherine Deneuve croyant viser Depardieu le chien fou.
Sa jeunesse ici est montrée comme menaçante, stupide, imprévisible, trop pressée...
Face à trois monstres sacrés (Montand, Depardieu et Deneuve), il parvient pourtant à placer sa fraicheur, sa fougue.
Un bon début, sous la houlette du grand Corneau.