[REA] --- Eric Rohmer ---

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Votre avis sur Eric Rohmer ?

Un indiscutable génie.
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Une icone datée d'une époque révolue (la nouvelle vague)
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Un novateur qui reste aujourd'hui intéressant et instructif
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Le prototype de l'intellectuel chiant.
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Qui c'est ce type ?
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Gambit
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[REA] --- Eric Rohmer ---

Messagepar Gambit » 30 Juin 2004, 23:12

Je trouve judicieux de regrouper ici tout ce qui a trait à ce maitre de la nouvelle vague.
:wink:

Le Rayon Vert, 1986.


Delphine se retrouve seule pour les vacances. Elle va errer de ville en ville, de connaissances en connaissances, trainant derrière elle son mal-être et sa solitude.

Oeuvre pleinement expérimentale (une majeure partie du script est improvisé par l'excellente Marie Rivière), Le Rayon Vert porte à la fois la patte du réalisateur (légereté de la mise en scène, habileté narrative dans l'approche subjective) et s'en détache aussi de manière paradoxale.
Le questionnement habituel et existentiel de ses muses est ici dans le non-dit, le concis et le succinct. Rien à voir avec les habituelles chorégraphie réthorique dont il est l'artisan.
Ce film, issu des Comédies et Proverbes se regarde pourtant avec grand plaisir. Le narcissisme Rohmerien trouve ici un écho délicat, une amertume balnéaire, un quête un peu enfantine, le rayon vert en somme.

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Ne rentre pas sur ce terrain avec moi, ça vaudra mieux pour toi, Fafadudu, aware.

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Messagepar Gambit » 30 Juin 2004, 23:15

Les nuits de la pleine Lune, 1984.

Elle est sociale, parisienne, un rien futile, artiste, elle aime vivre la nuit. Il est sportif, pratique, il se couche tôt et aime le calme de la province.
Ils s'aiment et vivent ensemble, mais déjà le fossé se creuse.

Toujours dans la série "comédies et proverbes", le parcours d'une femme-enfant immature perdue dans son narcissisme, dans un cadre qui joue de l'opposition conservatisme provincial (Tcheky Kario)/parisiannisme mondain (excellent Luchini).
Une analyse d'une rare justesse, des dialogues ciselés: un chef d'oeuvre de plus dans la foisonnante oeuvre Rohmerienne.

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Messagepar Gambit » 30 Juin 2004, 23:19

Pauline à la plage, 1982.

Dans la série "Comédies et proverbes".
Quatres personnages trompent leur ennui au détour des plages de Deauville. De quoi parlent-ils ? D'amour, bien sûr.

Les liens se font et se défont, les mensonges se cachent, les désirs se déguisent. L'innocence est ici recherchée par les plus agés qui tout en la désirant se retrouvent incapable de la vivre.

A travers les yeux d'une adolescente s'affichent les errances, petites lachetés et détresses d'adultes cloisonnés dans leurs dogmes amoureux comme autant d'autistes des sentiments. Une valse à quatre temps virevoltante et jouissive du grand Rohmer, servie par des dialogues impeccables. Brillant, forcément.

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Messagepar Gambit » 30 Juin 2004, 23:28

Le beau mariage, 1982

Sabine, décidée à abandonner les relations breves et vouées à l'échec, se met en tête de trouver un mari pour réaliser un "beau mariage". Sa meilleure amie, Clarice lui présente alors son cousin Edmond.

Typiquement dans le ton des Comédies et Proverbes, Le beau mariage colle de manière aérienne à sa muse féminine, sur laquelle il pose un petit ange pas si innocent que ça (Arielle Dombasle).
Béatrice Romand met l'aplomb nécessaire à remplir de sa substance cette fable amoureuse, sur le parcours artificiel d'une femme en quête de complétude narcissique. André Dussolier y est magnifique, et le tout se dévore avec délectation.

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Lestat
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Messagepar Lestat » 01 Juil 2004, 00:23

j'ai vu quelque "Rohmer", pour moi, il y a du bon comme du "chiant"..

les nuits de la pleine lunes se laisse regarder, a signaler d'ailleur que ce fut le dernier film pour Bull Ogier qui est morte peut de temps après..

les contes de printemps et autre Pauline a la plage, baigne dans un climat lent propre a "Rohmer" on aime ou on aime pas... cela fais un peut scene de la vie de tous les jours mais cela a son charme..

Par contre "Perceval" par "Rohmer", le je me suis carrement emmerder et j'ai renoncer avant la fin du film.. :twisted: :lol:

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siezien
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Messagepar siezien » 05 Juil 2004, 09:53

je dois etre un gros inculte, je ne connais aucun de ces films :o :oops:

soleilvert
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Messagepar soleilvert » 05 Juil 2004, 14:59

La vie des gens normaux n'a rien d'exceptionnel...

J'ai eu ma "periode" Rohmer y'a bien 15-20 piges. Depuis la télé-realité a fait bien plus fort dans le style tranche de vie, le vocabulaire theatral en moins.

Aujourd'hui ça passe quand même pour du bavardage precieusement ridicule et daté qui n'a rien d'intello. Son premier film Le signe du lion echappe un peu à ça et la lente plongée dans la clochardisation du personnage central reste un document d'epoque bien plombant.

Ce qui est marrant avec la perception de ce cinéma c'est qu'il y a une trentaine d'années les dialogues etaient nettement plus elaborés dans leur forme que maintenant. Rohmer a usé et abusé du maniement impeccable de la langue française au point de passer pour intello. C'est tout simplement qu'a l'epoque même un ado de base alignait plus de vocabulaire que pas mal d'adultes aujourd'hui.
La liberté dépression vaincra.

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Nobal
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Messagepar Nobal » 05 Juil 2004, 15:10

Tu sais quoi siezen...ce n'est pas trés grave
(ça repasse regulierement sur arte, etc)


je precise que je ne les ai pas tous vu, il y a surement de bons films dans le tas.....pour l'instant ce que je reconnais au realisateur, c'est son gout pour la difficulté : il adore confier ses roles feminins principaux à des actrices dont on ne veut meme pas dans les téléfilms....et pour cause. :)
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Gambit
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Messagepar Gambit » 07 Juil 2004, 22:52

L'Ami de mon amie, 1987.

Le chassé-croisé amoureux autour de deux femmes fondamentalement différentes.

Dernier volume des Comédies et Proverbes, c'est à un véritable ballet verbal, une petite merveille de finesse et d'émotion que nous convie Rohmer. Avec un incroyable brio, il fait tourner toute une galerie de personnages autour de Blanche (comme l'oie ?), les dispose comme sur un échiquier et jubile avec nous de leurs questionnements et comportements.
Les dialogues sont savoureux et l'analyse fort pertinente (comme toujours chez ce maitre intellectuel du sentiment).
Telle la symétrie vestimentaire finale (vert/bleu), il oppose pèle-mèle apparences et sincérité, donjuanisme et poursuite d'une histoire sérieuse... le tout dans un jeu de cache-cache entre amour et amitié.
C'est enlevé, génialement écrit et définitivement brillant.
:D

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soleilvert
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Messagepar soleilvert » 07 Juil 2004, 23:42

Avoir des relations intelligentes ça n'a rien d'intello ça existe aussi dans la vraie vie.

Celui-ci aussi est plaisant mais encore une fois tres daté et forcement un peu pompeux quand tu ecoutes les gens parler aujourd'hui.
La liberté dépression vaincra.

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Messagepar Gambit » 08 Juil 2004, 00:32

Pas la même perception que toi. (mais est-ce une surprise ? :wink: )

Je doute fortement que le vocabulaire d'il y a 15-20 ans et la construction grammaticale aient été tellement plus élaborés qu'aujourd'hui...
La technique d'écriture et de direction d'acteur Rohmerienne emprunte bien des aspects techniques au théatre. (Il suffit de voir et d'entendre quelqu'un comme Luchini, exemple type de l'acteur Rohmerien, pour comprendre la nuance et s'apercevoir qu'en l'occurence il ne sera jamais daté)
A ce titre, elle ne cherche pas un "hyper" réalisme dans la forme du discours, mais plus une approche à la fois imagée dans une forme de verbalisme intellectuelle, et en même temps proche de nous avec des personnages et telescopages qui permettent une identification immédiate.
C'est là tout le génie de Rohmer.
Amha

PS: daté ? c'est à mon avis tout le contraire, une forme d'intemporalité dans la confrontation des personnes, choix et situations, qui nous harponne par le discours, et nous abandonne au ressenti.

:)
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Messagepar soleilvert » 08 Juil 2004, 00:55

j'ai deja dit plus haut que Rohmer empruntait beaucoup au theatre, y compris pour sa mise en scene tres... statique.

Le langage de la rue d'aujourd'hui s'eloigne un peu plus du langage classique d'un certain theatre. Tu vois les personnages, leurs fringues, leurs bagnoles, leurs environnements tout colle à l'epoque du tournage. C'est même ce qui peut davantage m'attendrir dans ses films que ses histoires. Des tranches de vie des années 60 aux années 90, rien de plus.

Pour ce qui est du decallage stylistique pour une identification intemporelle...
Les dialogues sont limpides et simples... c'est juste que les gens parlent correctement, ça n'est pas un effort. Et quand quelqu'un parle correctement aujourd'hui il est vite taxé d'intello, ce qui ne veut plus rien dire...
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Babook
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Messagepar Babook » 14 Juil 2004, 02:02

soleilvert : ben tu vois "l'anglaise et le duc" c'est dur de faire un film plus "piece de theatre" que ca.... (pour ceux qui l'ont pas vu, c'est tourné en DV sur des décors peints)
Dexterim prehistoriales belvas futuentes gregatim odio.

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Messagepar soleilvert » 14 Juil 2004, 19:59

J'ai tenté de voir l'anglaise et le duc... j'ai tenu un quart d'heure je crois.
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