Le Point a écrit :Fanny Ardant dérape, Isabelle Mergault fait l'innocente
27/08/2007-12h17 - François-Guillaume Lorrain - © Le Point.fr
On a très peu parlé dans la presse française du dérapage de Fanny Ardant à propos des Brigades rouges dont elle a qualifié les activités de « passionnantes et captivantes », avant de considérer que le cofondateur des BR, Renato Curcio, était un héros, car « il n’était pas devenu un homme d’affaires ». L’affaire a fait grand bruit en Italie où Giancarlo Galan, le président berlusconien de la région Vénétie, a déclaré l’actrice persona non grata pour le prochain Festival de Venise où elle devait présenter L’Ora di Punta. Devant le tollé général (le Corriere della Sera en a fait sa une), Fanny Ardant a demandé à s’expliquer, vendredi soir, au JT de 20 heures de la RAI. Elle a présenté ses excuses aux familles des victimes des Brigades rouges, avant de rappeler le primat, en toute circonstance, du pardon. Fanny Ardant, qui tourne souvent en Italie et vit avec le producteur de Romanzo Criminale, connaît bien l’Italie. Elle savait donc ce qui l’attendait. Ses propos ont du reste réveillé le clivage italien, la droite s’en emparant aussitôt pour s’indigner du silence gardé par le ministre de l’Intérieur, Amato. Mais aux dernières nouvelles, Ardant devrait être tout de même à Venise.
On pourrait longtemps gloser sur Isabelle Mergault et sur cette juxtaposition de phrases relevée dans Le Journal du dimanche, à propos de Je vous trouve très beau : « L’entreprise était tout sauf commerciale : une histoire qui parle de sentiments, drôle, émouvante, honnête, sans violence. » C’est étrange, mais cette liste de qualificatifs fournirait une très belle et honorable définition du cinéma « commercial ». Mot, il est vrai, tabou dans le cinéma français, si pudibond, comme le reste de notre société, dès qu’on parle d’argent. Mot vulgaire qu’on laisse aux Américains. Il faudra que l’innocente Mergault nous explique pourquoi son film va faire l’objet d’un remake aux Etats-Unis avec Bill Murray dans le rôle de Michel Blanc. Quand les Américains prennent ce genre de décision, c’est qu’ils ont justement vu le potentiel « commercial » d’une histoire.
Mais quelles gourdes.
