Bonjour à tous.
Je suis Alain Journet, le concepteur du système Tonnara.
C’est par hasard, que j’ai découvert sur ce forum le compte rendu d’écoute du 30/12/2006 le concernant, rédigé par Christophe Raffaitin, alias CR-O2.
Ses conclusions sont pour le moins surprenantes et vont complêtement à l’encontre des impressions des nombreuses personnes, amateurs ou professionnels, qui ont eu l’occasion de venir l’écouter.
Certes, chacun est libre de ses jugements, je suis ouvert à la critique, et j’accepte totalement le principe de liberté d’expression sur un forum.
Cependant un déchaînement d’appréciations aussi systématiquement négatives doit paraître quelque peu suspect à tout lecteur ayant un minimum d’esprit critique.
Divulguées sur ce forum et à mon insu, elles ne peuvent rester sans réponse de ma part, car elles me semblent non dénuées d’arrières pensées.
La revue Prestige Audio-Vidéo n’a pas non plus été épargnée dans cette critique.
Parmi les six revues spécialisées françaises que j’ai contactées début 2005 , c’est la seule, pour l’instant, qui a vraiment fait son travail d’information.
Ouverture d’esprit, véritable passion pour la musique et la technique, l’a conduit à faire l’effort de venir jusqu’à Grenoble, de nous consacrer une journée puis un article (en ligne à
http://www.audiolabo.fr ), et cela sans contrepartie d’aucune sorte.
C’est aller vraiment trop loin dans le dénigrement et l’invraisemblance que de mettre en doute les compétences et le professionnalisme de Dominique Mafrand.
Ma réponse est simple :
Mélomanes, audiophiles, passionnés de technique, je vous invite à prendre rendez-vous pour une écoute.
J’aurai grand plaisir à vous faire découvrir ce système, et je vous invite aussi à donner ensuite votre avis sur ce forum.
Par ailleurs quelques rappels, sans prétention de ma part, et quelques précisions me semblent nécessaires.
1 La source
C’est une évidence de dire que, tout audiophile sait par expérience que pour évaluer les performances d’un système audio, le choix des enregistrements est capital.
Bande passante, dynamique, précision, spatialisation, sont les critères importants.
Cependant, le point qui pose le plus de problème, c’est la balance tonale, l’équilibre entre les différents registres.
La justesse des timbres des instruments et des voix en dépend.
Sur ce critère, les prises de son purement acoustiques, sans aucun traîtement des signaux, sont pour la plupart d’entre elles de bonnes références.
Si les microphones utilisés sont neutres, et si l’acoustique du lieu ne présente pas de défaut majeur, l’enregistrement sera “naturel”.
Le preneur de son positionne au mieux les micros, pour une bonne balance son direct/son réverbéré, sa référence étant ce qu’il entend directement des musiciens.
Restitué sur un système “neutre”, ou tout au moins qui s’approche de cet idéal, les timbres sembleront très naturels.
Beaucoup d’enregistrements de musique classique, et certains enregistrements de jazz répondent à ce critère.
Pour les prises de son réalisées “à la console”, en studio, l’ingénieur du son contrôle à travers ses enceintes de monitoring.
Sans trop simplifier, et s’il recherche la neutralité, on peut dire que la couleur sonore générale de l’enregistrement aura les défauts inversés des enceintes de contrôle.
Par ailleurs, des balances relatives et des égalisations spécifiques sur les instruments, les voix, vont être appliquées pour une certaine “esthétique sonore” finale jugée comme bonne sur l’écoute en régie.
L’utilisation quasiment systématique de compression de niveau dégrade irrémédiablement la dynamique.
Pour les concerts, c’est encore pire, le voisinage de systèmes de diffusion de forte puissance impose l’utilisation de micros de scène de proximité, anti-larsen dont les courbes de réponse sont non linéaires.
Tout ceci contribue à un détimbrage global.
Restitué sur un système “neutre”, un enregistrement réalisé dans de telles conditions sera très souvent décevant.
Hélas, la très grande majorité des enregistrement de variété, de rock a cette caractéristique.
En multicanal, l’usage qui est fait des 3 canaux large bande supplémentaires, n’est pas toujours très judicieux, le canal central, en particulier, est très souvent mal exploité, comme nous le verrons plus bas.
La quète du son parfait passe par celle d’enregistrements d’exception.
Pour les autres, soit on s’accomode des “défauts”, soit on fait des règlages spécifiques, lorsque c’est possible.
Mais un réglage spécifique donnera satisfaction uniquement avec des enregistrements de mêmes caractéristiques.
2 Le système
Sans entrer dans les détails, la neutralité au point d’écoute sur un système audio utilisé en milieu semi-réverbérant est obtenue avec une courbe de réponse régulièrement descendante.
Le système Tonnara est paramêtré ainsi.
3 L’écoute
La sélection d’une douzaine de morceaux en multicanal que j’utilise s’approche au mieux, des critères de neutralité : “Altre Follie”, l’ouverture de la “9° symphonie de Beethoven”, “René Duchable”, “L’oiseau de feu ”, ainsi que plusieurs remarquables enregistrements du “Studio Passavant”. . .
Ils exploitent de manière judicieuse le canal central : voix de Linda Rondstadt, Peter Gabriel, Tina Turner, Roberto Alagna, parfaitement séparées et hyper précises. . .
“Mal enregistré” n’est pas le terme adéquat, d’ailleurs je ne pense pas l’avoir employé à propos des CD et DVD que Monsieur Raffaitin avait apportés, et que nous avons très brièvement écoutés, faute de temps, en fin de démonstration.
Ce sont des extraits dont je dispose, mais que je n’utilise pas pour les raisons suivantes :
Kari Brennes et Orchestre de contrebasses :
Manque de neutralité.
DVD 5.1 Diana Krall, live in Paris, DTS, plage 9 :
La voix de Diana est mixée à niveau identique sur les 3 canaux frontaux.
C’est malheureusement trop souvent le cas, du coup il faut se positionner exactement à égale distance des 3 canaux, sinon la voix est complêtement délocalisée, mais même à égale distance des 3 canaux elle est imprécise.
En somme le canal central n’apporte rien, bien au contraire.
Si l’équilibre général est plutôt bon, la définition est moyenne, et la voix de Diana est un peu “dure” sur les sifflantes.
C’est vraiment dommage car ce concert est par ailleurs excellent.
DVD 5.1 Eagles, live from Melbourne DTS, morceau 3.
Le canal central est enregistré environ à -6db par rapport aux canaux gauche et droit, donc, on ne l’entend quasiment pas si L,C & R sont au même niveau.
Il contient la voix de Ken Hensley, le charleston, et la caisse claire, ces éléments sont déjà présents dans L et R . . . ce qui a les mêmes conséquences que pour le concert de Diana Krall.
Des réglages spécifiques s’imposent car le détimbrage est important.
La compression des niveaux est évidente, seule une écoute à très fort volume peut donner un semblant de dynamique.
Le “plein débit” n’est pas forcément un gage de qualité . . .
Sans rien retirer de l’intérêt artistique de ces concerts et aux émotions qu’ils peuvent susciter et que je partage, leur utilisation comme point de référence pour des tests peut conduire à d’importantes erreurs d’appréciation, et par conséquent à faire des règlages spécifiques qui seront aberrants pour l’écoute d’enregistrements “neutres”.
Je ne souhaite pas me lancer dans un débat sur ce forum.
Mon intervention se limitera donc à cette utile mise au point.
Bonnes écoutes à tous.
Alain JOURNET
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N.B. Ecoutes uniquement sur rendez-vous.
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