Alladin,
le fait de torsader les câbles diminue l'inductance linéïque (surface de boucle minimale) et augmente la capacité parasite.
La réponse en fréquence du câble présente alors une atténuation au premier ordre, qui commence à se faire sentir vers quelques centaines de kHz, donc en dehors de la bande audio.
Cependant, un câble non torsadé présente des résonances à certaines fréquences ultrasonores, fréquences non présentes dans le signal, mais présentes dans le bruit de fond (la sortie d'un ampli présente souvent plusieurs centaines de microvolt de bruit jusqu'à 100 kHz).
Ces signaux vont intermoduler avec le signal utile, et peuvent même créer des distorsions importantes dans l'étage d'entrée de l'appareil récepteur, dans le cas d'une liaison préampli-ampli par exemple.
Le câble torsadé se comporte mieux de ce point de vue, et apporte un registre aigu plus propre, avec des sifflantes (transistoires) moins dures.
En plus le fait de torsader rend le cable insensible aux champs qu'il traverse : aucune ronflette induite même si le câble passe tout près (moins d'un mètre) d'un transfo d'alim non blindé ou d'un câble secteur.
Le câble torsadé n'émet pas lui-même de champ électromagnétique, ce qui fait que deux câbles torsadés présentent une excellente diaphonie, alors que les mêmes liaisons établies en câbles non torsadés montreent une diaphonie audible : le signal véhiculé par un câble est récupéré sur l'autre ligne par couplage inductif et/ou capacitif, avec une atténuation bien sûr, mais il est parfois audible.
Voilà pour la torsade.
Pourquoi l'argent : parce que c'est le meilleur conducteur qui soit ? NON, parce que son oxyde est conducteur, contrairement à l'oxyde de cuivre, qui est semi-conducteur. Un câble multibrin en cuivre présente des jonctions semi-conductrices aux contacts entre brins, après oxydation (quelques semaines...) et ces jonctions sont non-linéaires : elles présentent une tension de seuil de conduction, tout comme une diode : masquage des petits signaux, d'où un son artificiellement doux, et effet redresseur d'où un manque d'aération.
Un câble en ce que tu veux recouvert par électrolyse (revêtement 100% assuré) d'une couche d'argent, ne présente pas ces phénomènes même après vieillissement, et apporte donc une transparence accrue.
Pourquoi le PTFE : c'est le seul isolant ne présentant pas d'absorption diélectrique, donc pas d'effet de mémoire après passage d'un signal fort. Cet effet produit un trainage audible, qu'aucune mesure ne peut révéler en régime harmonique, mais qu'une analyse de la réponse indicielle montre sans ambiguïté.
Les isolants tissus sont très bons aussi, mais les plastiques habituels nettement moins bons sur ce point.
Ceux qui disent que l'argent rend les aigus brillants ont à la fois raison et tort : en effet le câble argent-teflon révèle TOUT ce qui est transmis, contrairement aux câbles cuivre.
Si l'ampli distord en régime musical dans le registre aigu (c'est fréquent, et c'est lié à la contre-réaction et à la charge réactive du HP) le câble argent le révèle.
Si le tweeter ne supporte pas les crêtes, ça s'entend aussi (beaucoup de tweeters ne supportent qu'un niveau acoustique TRES limité, moins de 100dB, ce qui ne permet pas de passer les impacts de cymbale par exemple...)
Le câble argent révèle toutes les qualités mais aussi tous les DEFAUTS du système. ça permet de les identifier et d'y remédier. C'est comme ça qu'on avance, pas en masquant les défauts avec un cable soit disanr adapté à telle enceinte ou a tel ampli.
Pour la section : vous seriez étonné de mesurer l'intensité de crête que vos HP absorbent ! ça se compte parfois en dizaines d'ampères, pendant des temps trop brefs pour qu'un multimètre quelconque vous le montre. Il faut un oscillo à mémoire.
Comparez la même enceinte câblée en 2 x 1.5 mm² et après en 2 x 4 mm² et vous allez comprendre. Très vite...
Voilà. Je ne cherche pas à donner de leçon, mais simplement à partager une expérience de passionné, acquise depuis 25 ans.
Si vous voulez en savoir plus, j'ai récapitulé toutes ces expériences dans un bouquin ** Bien entendu, itinéraire d'un audiophile** paru chez Elektor.
Merci de partager cette passion.
A bientôt
Francis